Soirée hors du temps, dans le magnifique parc du Château de Florans à
Les gradins, face à l’immense scène surmontée d’une conque acoustique, est composite : vrais afficionados, invités du Conseil Général en rupture de cocktail, personnalités des médias, enfants qui « font du piano », pianistes participants (et non des moindres), un public en majorité « français » et donc moyennement mélomane qui peut accepter sans broncher les imprécisions d’un Ensemble Instrumental de France à la cohérence approximative que seul le jeu éblouissant du soliste, Boris Berezovski (homonymie, bien sûr !), peut, par moments, nous faire oublier.
En d’autres lieux, le manque de mise en place, les « couacs » divers, l’omniprésence sonore des cors qui font dire à un spectateur que nous écoutons un « Concerto pour cor et orchestre », cette « nouvelle conque » médiatisée y étant sans doute pour quelque chose, auraient déclenché une bronca.
Mais ici, où l’on ingurgite des sandwiches « étouffe-chrétien » indigestes sans oser manifester son mécontentement (comme en d’autres lieux, TGV compris), on applaudit poliment cet ensemble que le gentil John Nelson a visiblement du mal à maîtriser.
Peut-être qu’en ce concert d’ouverture où l’on essuie les plâtres y’a-t-il eu un problème de temps de répétition ?
Toujours est-il que notre vaillant pianiste, au moins dans le 1er Concerto de Chopin, semble lutter, tendant l’oreille, contre les éléments (vents et cordes) déchaînés.
Après l’entracte et une « Pavane … » de Ravel pitoyable, sans grâce, pataude, plus que lente, le 2ème Concerto semble mieux « travaillé » et notre concertiste plus détendu, donc.
Et pourtant quel pianiste que ce russe en masse imposante qui tire du Steinway (mon oreille exacerbée décèle, là aussi, un accord peu précis) des sonorités d’une délicatesse infinie.
On espère deux ou trois bis en solo ; on n’a droit qu’à la reprise du troisième mouvement et les invités du Conseil Général sont visiblement impatients de gagner le 3 étoiles du coin où ils ont réservé.
Ovation néanmoins pour Berezovski qui n’aura pas démérité.
Quant à Nelson …
A quelques kilomètres, en Avignon, aux « Béliers », la troupe Comédiens et Compagnie et sa « Flûte enchantée » font salle comble tous les jours d’un public « populaire » auquel on rêve de donner enfin, un jour, les moyens d’apprécier cette « grande musique » encore réservée à une « élite » : François René Duchâble a bien raison.
Je vous conte son histoire très bientôt.
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