On le connaît, notre Jack, on sait sa fascination pour les ors et les stucs de la République, son "melon" de toutes saisons, son intérêt pour les mondanités, les cures de thalasso chez feu Bobet, ses éternelles chemises roses, mais aussi, en grattant un peu la caricature, son réel attrait pour la chose publique, ses capacités de travail (entre deux coupes, si ça peut vous faire plaisir), l'ardeur avec laquelle il présida à la Culture miterrandienne au point que tous ses successeurs ne furent finalement que des ersatz de Lang ...
Comme il doit être difficile de détester le bonhomme, sauf à dire, à droite et à l'extrémité de la gauche, qu'il est le symbole même de ce que l'on appelle la "gauche caviar", expression d'un ridicule achevé (si on a du fric, on se doit d'être de droite et inversement : on peut donc envoyer à dache les Blum, Mendès France et consorts !).
A l'heure actuelle on ne sait si J.L. acceptera la mission pour laquelle on le pressent : apporter son regard "de gauche" (oui, na !) sur la refonte d'intitutions cinquantenaires.
La dérisoire attitude du bureau national du PS coincé par le débauchage sarkozien de ces dernières semaines, venant souvent de gens que l'on n'entendit guère hurler "au loup" quand Mitterrand adouba en 88 un Soisson qui, aux régionales suivantes, ne trouva rien de mieux à faire que de s'allier avec le FN, sa façon de prononcer des oukases (si t'y vas, t'es suspendu !) signe l'arrêt de mort d'une certaine politique "politicienne" dont Sarko a compris qu'elle était dépassée.
C'est justement un Lang qui pourra limiter la casse, éviter une présidentialisation à outrance du régime, porter un regard différent sur des textes qu'il faudra lire loupe en main.
Peu importe la stratégie de Sarko, sa sincérité, que son dessein soit noirâtre ou désinteressé : la meilleure façon de s'opposer n'est sans doute pas de se draper jusqu'aux yeux dans une vertu de circonstances.
Dans l'état de délabrement où se trouve la gauche française aujourd'hui, tout ce qui peut prouver aux citoyens de ce pays en plein sarkozysme béat qu'il y a, à gauche, des hommes compétents, efficaces, ne peut être mauvais en soi.
Jack est de ceux-là et Lang n'est pas Besson, ne mélenchons pas tout.
Pendant ce temps, au PS, réfléchir, reconstruire, donner leur chance à ces nouveaux talents qui ne demandent qu'à éclore : et si tout ça était positif, finalement ?
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