Sean Flynn tourna, en "fils de son père", dans quelques navets improbables.
Correspondant de guerre, il périt au Vietnam dans des circonstances sans doute épouvantables.
Correspondant de guerre, il périt au Vietnam dans des circonstances sans doute épouvantables.
Pendant ses années de collège, alors qu'il se découvre "différent", Frédéric Mitterrand tombe éperdument amoureux de ce bel américain qu'il voit fréquemment passer à moto sur le pavé parisien.
Quelque temps plus tard, bénéficiant d'intermédiaires occultes, il peut visiter l'appartement de ce jeune homme mort au Vietnam dans des circonstances obscures : il y passe quelques heures, s'imprégnant de l'âme de l'ancien occupant qui flotte encore dans les lieux laissés intacts.
L'objet de ses émois s'appelle Sean; il est le fils de la star de cinéma Errol Flynn.
C'est sur cette histoire vécue que commence le dernier livre de Frédéric Mitterrand "Le festival de Cannes" dont j'ai entrepris hier la lecture au soleil enfin réapparu dans le ciel de Paris.
J'ai avec Frédéric Mitterrand une complicité qu'il ignore, bien sûr, née de nos ressemblances en bien des domaines : je n'oublierai jamais le générique d' "Etoiles et toiles" se terminant par le dernier plan de celui du "Mépris" de Godard sur la belle musique de Delerue.
J'ai la même admiration pour Sara Montiel qui me fit tant pleurer, enfant, dans ces nanars mélodramatiques qui faisaient se pâmer ma mère devant l'écran du cinéma en plein air, à Rabat.
Comme lui, je vénère Oum Kalsoum et Fairouz, ces grandes voix où passent toutes les moiteurs de l'Orient.
Dans un domaine plus intime, ses confidences de "La mauvaise vie", son avant-dernier ouvrage, établissent entre lui et moi une sorte de fraternité des beaux hasards de la vie.
Je l'ai croisé une fois sur le plateau d'une émission de Patrick Sébastien, ce monsieur étonnamment gentil, attentionné, qui vaut tellement mieux que ses guignolades du samedi soir.
C'était à l'époque où "Les Voilà !" jouaient au Café de la Gare, tout étonnés du succès rencontré, encore en fraîcheur d'avant-Lederman.
Enfin, la dernière fois où je le croisai fut ce matin triste où nous disions adieu à Serge, le papa de Karim Adda, où, bouleversé, la voix brisée par le chagrin, Frédéric Mitterrand nous parla de cette famille aimée, ce jour-là dévastée.
Empêtré d'une "image" (l'image, toujours !) de dilettante, de touche-à-tout de talent, l'homme qui se livre aujourd'hui dans ces deux livres impudiques ou pudiques je ne sais, semble apaisé, presque heureux, posant, dans son dernier opus, un regard sévère et indulgent aussi, sur les moeurs des festivaliers, nous soumettant sa critique de quelques films que, comme lui, j'ai aimé ou détesté.
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