Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 7 octobre 2008

Chinois : vole !

Le secret des poignards volants.

J'aime bien les films avec des chinois qui volent : c'est un cinéma qui a remplacé les films "de genre" qui faisaient notre bonheur au Casino ou au Rex, peplums avec Steve Reeves en jupette ou westerns italiens fabriqués à la chaîne après que Leone ait triomphé avec une "poignée de dollars".
Leur succédèrent dans les mêmes salles quand ils n'eurent plus la faveur du public les films "de karaté" avec Bruce Lee et ses sous-produits.

Le film de chinois volants voulut, lui, ennoblir la "série B" et eut quelques fulgurances pour réconciler public lambda et critiques (parfois) snobinards : "Tigre et Dragon" (Ang Lee) fut, en 2000, le film qui conféra au genre un réel prestige.
Bien sûr, les vrais amateurs, les initiés, les connaisseurs, ceux qui avaient vu tous les films de la "Saw Brother", chipotèrent : le "spécialiste" est rarement partageur.

Mais le genre était "lancé" et quelques films à gros budgets succédèrent à celui d'Ang Lee qui, lui, préféra changer d'air pour nous conter les amours de deux cow-boys là-haut sur la montagne, atteignant le septième ciel par des voies moins acrobatiques, quoique...

C'est Zhang Yimou qui reprit le flambeau avec deux films de haute volée, si je puis dire, que sont "Hero" et "Le secret des poignards volants" pour rater récemment une "Cité Interdite" dénuée de poésie.
Car c'est la poésie onirique qui fait tout le charme, par exemple, du "Secret...", où amant et maîtresse, beaux comme des dieux, gentils comme tout mais hyper-doués pour rétamer une armée de mercenaires très méchants, nous promènent dans une Chine allégorique de toutes les couleurs et, dans ce film-là, dans une forêt de bambous dont le vert traîne encore en rémanence au fond de ma mémoire rétinienne.

Milliers de figurants (l'armée de Qin dans "Hero"), combats chorégraphiés à faire honte à Kamel Ouali, son DTS à vous fâcher pour longtemps avec vos voisins, costumes chamarrés, oui, mais aussi un lyrisme poétique qui peut, attention, subjuguer les plus sensibles au pouvoir de l'image.
C'est, de plus, le retour de la grande aventure, celle qui vit bondir Errol Flynn en Robin des Bois ou Gene Kelly en d'Artagnan dans des paysages en technicolor toujours flamboyant.
Et là, moi, j'ai 10 ans.

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