Ainsi donc je suis allé fureter hier sur la place de la République où se rassemblait une petite foule d'"usagers mécontents" pour une manifestation anti-grève dont les disciples de l'avenant M. Devedjian nous annonçaient qu'elle serait gigantesque.
Je croisai sur les trottoirs des échantillons d'une population excédée de n'avoir pu se rendre, ce week-end, dans ses chasses en Sologne ou dans son cottage de Franville.
Il fallait aérer l'appartement de La Baule pourtant, où l'on ne passe que quatre semaines bon an mal an : las, le TGV qui relie Paris Montparnasse aux plages de l'atlantique était resté à quai et les sandwiches au saumon de chez Petrossian s'étiolaient, délaissés, dans le sac Vuitton vaguement défraîchi dédié dorénavant à cet usage.
Se succédaient sous mon regard narquois les loden bleu-marine (le vert n'est plus de mise, sais-tu ?) et les bob Burberry's vissés sur les têtes chenues.
Car oui, hormis quelques jeunes à la coupe de cheveux très "Jean Sarkozy" (ou l'autre, je ne sais plus), c'était un cortège de septuagénaires (des gens qui prennent le métro une fois par mois pour aller aux "Galeries") qui gagnait le point de ralliement sous les yeux ébahis des d'jeun's squattant les abords du Mc Do et du KFC à côté de l'entrée des artistes où je grillais une nuit-grave.
Sur la place, d'où les clodos ont mystérieusement disparu ces derniers temps, je jouai mine de rien les provocateurs, me mêlant au "peuple de droite", interrogeant naïvement "Faut-il craindre une charge de CRS ?", à quoi il me fut répondu que "Cher Monsieur, voyons, ces gens-là sont de notre côté".
Je rétorquai que "oh, vous savez, la vermine gauchiste est partout !", plongeant mon interlocuteur dans un abîme de perplexité.
Un camion sono diffusait une vague "dance music" de mauvais aloi quand il eût fallu que le cortège se déroulât sous les refrains guerriers de Michel Sardou ou, mieux encore, de Philippe Clay (faites une recherche et savourez "Mes universités" !) .
La "foule" s'ébranla, solitaire, en direction de la Nation et je la quittai sans regrets méditant sur l'incongruité de la situation, ayant au préalable fait remarquer à de vieilles groupies du Nicolas qu'une telle manif aurait eu une autre gueule si elle avait choisi un itinéraire Invalides-Montparnasse, par exemple.
Mais il est vrai que la "grande épicerie" du "Bon Marché" (!) est fermée le dimanche.
Encore une revendication pour des luttes futures !
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