Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
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"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
mardi 20 novembre 2007
Schubert un jour de pluie...
La longue sonate D 894 a longtemps accompagné mes réveils embrumés dans le nuage de la première cigarette.
Quand B. rentra des Etats Unis et que je l'hébergeai rue Marcadet, le lent crescendo du 1er mouvement "très modéré et chantant", sous les doigts de Sviatoslav Richter, nous faisait entrer doucement dans le quotidien.
Génie musical fauché par le typhus à l'âge de 31 ans, Franz Schubert ( 1797-1828) fut l'émule de Haydn et surtout de Mozart qu'il vénérait.
Contemporain de Beethoven (1770-1827), il vouait au compositeur allemand une admiration sans limite.
Après des études musicales poussées, notamment avec Salieri, son cher professeur victime d'une réputation injustifiée selon les meilleurs historiens, Franz Schubert composa ses premières oeuvres pour piano à l'âge de 13 ans et sa première symphonie à 16 ans.
Ce sont surtout ses "lieder" ("Marguerite au rouet", "Le roi des aulnes" ou "La belle meunière") qui lui vaudront la notoriété.
En sa courte vie, le musicien autrichien produira une oeuvre très importante, abordant tous les genres musicaux avec un égal bonheur : opéras, symphonies, musique de chambre, chant, piano, musique sacrée et chorale...
Sa "Sérénade", son "Ave Maria", sa "8ème symphonie dite "inachevée", son "trio avec piano" ressuscité par Kubrick pour son "Barry Lyndon" et le quintette "La truite" traversent le temps et la mémoire de l'humanité.
On a beaucoup glosé sur la sexualité du musicien viennois.
Aujourd'hui, il n'y a pratiquement aucun doute sur le sujet : amoureux passionné d'une seule femme, Thérèse Grob qu'une loi incongrue l'empêcha d'épouser, Schubert n'en était pas moins attiré par les garçons.
Certaines lettres en "langage crypté" tendent à le prouver, mais l'on imagine combien l'affirmation de la différence était difficile à assumer en ce début de 19ème siècle.
Mais peu importe que l'immense compositeur ait préféré les "jeunes paons" aux "corneilles" selon le langage codé de Benvenuto Cellini si cela nous vaut la mélancolie et les sourdes colères contenues que laisse poindre l'impromptu joué ici par le grand "schubertien" Alfred Brendel :
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