Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 1 novembre 2007

Quel est le plus beau film du monde ? (21)





Fraîchement accueilli par la critique -qui se ravisa plus tard- au festival de Cannes 1967, "L'incompris" fut même en partie renié par Comencini qui en parlait comme d'une "machine à faire pleurer".
Quand on a commis, l'année précédente, le plus mauvais "Don Camillo" (en Russie !) de l'histoire, si tant est qu'il y en eût de bons, un tel jugement sur son œuvre ne peut manquer de surprendre.
Bien sûr il faut avoir près de soi, lors de la projection, une boîte de mouchoirs, car le film ne peut laisser insensible tout être doté du minimum vital de sensibilité (à essayer sur Chabal).
Il s'avère aujourd'hui que ce film a formidablement traversé le temps, bouleversant parce que d'une justesse impressionnante.
Et si l' on a le droit de se bidonner au cinéma, en vertu de quelle pudeur décrétée par on ne sait qui, ne pourrait-on se laisser aller à des épanchements lacrymaux ?
En ce sens, l'Incompris fait mouche à tous les coups, et l'on serait malvenu de reprocher au Luigi ce qu'on applaudit chez Douglas Sirk (dont les films en coffret déboulent enfin de toutes parts).
Manque plus qu'une bonne édition DVD de ce très beau mélodrame.

De la filmo pléthorique de Luigi Comencini, on retiendra, outre ce film, un fort beau "Casanova, adolescent à Venise" et des "Aventures de Pinocchio" propres à enfouir sous des tombereaux de ridicule ce pauvre Begnini qui se crut capable d'en donner une meilleure version.

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