Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 12 mai 2007

L'insoumis




J'avais 10 ans lorsque mon frère m'offrit le 33t du 1er Concerto pour piano et orchestre de Tchaïkovski interprété par Sviatoslav Richter avec Karajan et le Philarmonique de Berlin.

Le disque est aujourd'hui inaudible d'avoir été trop joué.



Même si vous êtes totalement profane en matière de musique dite "classique", le film de Bruno Monsaingeon "Richter, l'insoumis" vous passionnera.

Peu de temps avant sa mort, survenue en 1997, l'immense pianiste russe s'y révélait enfin, brisant le mystère qui avait plané autour de lui tout au long de sa vie.

"Apprivoisé" par le musicien et réalisateur français, il se livre enfin dans ce document émouvant où il évoque son enfance et sa carrière avec, en toile de fond, les moments les plus tragiques de l'histoire du XXème siècle.




Emouvant, attachant, drôle, lucide, le géant parcourt sa vie en un regard sans complaisance aucune : désigné "pianiste officiel" du l'URSS, il parvint, non sans compromis parfois, mais il faut survivre au service de la Musique, à garder sa dignité et à quitter la scène de l'histoire avec un certain panache.

Le film est truffé de documents exceptionnels, d'archives inédites d'époque et d'extraits de concerts qu'il commente souvent sans indulgence : "C'était à Prague en 1952. J'ai joué comme un cochon" quand on vient d'assister à une standing ovation !

Histoire d'un homme qui fut un parangon d'anti-conformiste, "Richter l'insoumis" se voit comme un "vrai" film.

154 minutes de bonheur total.
(DVD Warner Music)

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