Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 2 décembre 2008

Soleils d'hiver

En haut, à droite, du bleu (ou presque) !

Il a fallu se lever tôt pour percevoir un peu de bleu dans le ciel parisien ce matin.
Je devrais savoir pourtant qu'en cette saison, et au moins en deux autres, il est vain de prévoir une journée de balade à travers rues, appareil photo en main, le nez au vent frisquet de l'automne parisien.
Car le ciel à demi-azuré de ce début de journée n'est qu'un appât, hélas, et chacun sait qu'on ne peut avoir le leurre et l'argent du leurre*.
Ainsi donc, dès que j'aurai posé le pied sur l'asphalte humide, le crachin parisien qui, se poussant du col, voudrait se faire passer pour une fine bruine, va me léchouiller le visage rendant mes déambulations peu agréables et selon le monsieur météo de la radio, se transformera en averses de nature à m'entraîner : 1) chez le coiffeur, 2) au cinoche.
Et voilà comment j'aurai occupé le seul jour de congé que je puis m'octroyer en cette fin de trimestre surchargée.

Habitants de Paris, nous savons néanmoins combien sont appréciables les journées de plein soleil que le ciel nous offre plus souvent que certaines mauvaises langues sudistes voudraient le faire croire.
Pas la peine de s'appeler Einstein pour prendre conscience de la relativité des choses : certes, pour un cannois, un antibois comme moi ou, pire, un niçois**, on s'est persuadé, quand on vit "en bas", qu'à Paris, il fait toujours "moche".
J'ai une pensée émue pour mes potes de Lorraine que j'imagine en train de déneiger, pelle en main, devant leur sordide masure, pour lesquels un ciel gris-clair est une bénédiction, un cadeau inespéré.
Quant au norvégien en tourisme, il s'émerveille, lui, qu'à Paris, il y ait un jour et une nuit, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

Mais je m'égare, comme mon regard vers le ciel de Paname qui, de minute en minute, retrouve une couleur terne qui va finir par me décourager de toute tentative de sortie, et merde.

*Déposé à la Sacem et à la Sacd.
**Le mot "pire", accolé à "niçois", n'est pas fortuit : une population qui élit successivement Jacques Médecin, Peyrat (ex-fn) et Estrosi à la fonction de premier magistrat est un peu suspecte...

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