Avant-garde
Le "Scarface" d'Howard Hawks est un film de 1932 !
Le point d'exclamation s'impose, car le "thriller" d'Hawks contient tous les films noirs à venir qui n'en sont qu'une copie plus ou moins réussie.
Le film est un coup de poing permanent, empruntant dans sa forme à l'expressionnisme allemand : on sait d'ailleurs ce que le cinéma américain doit à ses immigrés qui fuirent le nazisme à l'orée des années 30.
Mais, au-delà, ce polar haletant se déroule à un rythme aussi vif que ses plus récents avatars.
On ne peut s'empêcher, le voyant, à Scorsese ou à Michael Mann, qui se sont de toute évidence abreuvés à cette source cinématographique.
Ni de rigoler doucement au "film culte" du même nom que Brian De Palma réalisa au début des années 80, où il remplace l'alcool par la poudre blanche, film construit autour de la performance de Pacino, remarquable un point c'est tout.
Bref, inutile d'en faire des tonnes : truffé de plans inoubliables (le crime filmé en ombres chinoises n'en est qu'un exemple parmi cent autres), énervé, violentissime, plus "moderne" que le tout dernier film du genre sorti d'Hollywood, ce "Scarface" incarné par l'impressionnant Paul Muni bardé d'Oscar ô combien mérités, est peut-être le seul film qu'il faut vraiment avoir vu quand on se targue d'aimer le cinéma.
L'expression "prendre une claque" revêt ici toute sa signification.
13 euros le DVD, courez !
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