J'apprécie l'émission de Laurent Ruquier, celle qui est diffusée le samedi soir sous le titre "On n'est pas couché" : contrairement à la plupart de ses concurrentes, on n'y sert pas la soupe aux invités et l'animateur-chansonnier n'a pas mis ses opinions dans la poche.
Pour équilibrer, Ruquier peut compter sur les interventions incisives de l'ultra-droitier Eric Zemmour, journaliste au Figaro et stakhanoviste des plateaux télé.
Loi du genre, la réussite d'une "hebdo" est fonction de la qualité des invités : pour un Eric Charden, pitoyable, on compensera avec un Lucchini en majesté.
Zemmour est un chroniqueur brillantissime, étayant chacune de ses interventions par des arguments évidemment contestables, voire à hurler, mais incontestablement mûris, travaillés.
Face à lui, les "zozos" de tout poil ne tiennent pas la route quand une Danièle Mitterrand ou une Ségolène Royal, entre autres, sont en mesure de contrer les attaques venimeuses de ce "teigneux" qui assume son ultra-libéralisme et son sexisme sans sourciller.
L'autre soir, Zemmour, sans jamais perdre son calme, a eu affaire à une bande de "zozos" précisément dont le chanteur Cali dans un numéro scénique de haut vol, mais hélas, comme il fut justement dit, complètement "contre-productif".
J'aime beaucoup Cali, sudiste exubérant, incontestable bête de scène dont je partage les opinions politiques sans restriction.
Mais le "cinéma" auquel il s'est livré samedi soir, affichant dès le début, l'intention de "se faire" Zemmour avec le renfort de ce pauvre Azouz Begag auto-promu "électron libre" quand il n'est qu'un personnage en quête de hauteur, cette exhibition-là recrédibilisait malgré elle le fait que la politique est un métier qui doit être le fait de gens sérieux.
Eric Naulleau, "gauchiste" de service, en était navré, qui ne put faire autrement que de venir à la rescousse d'un Zemmour ainsi "victimisé".
Au milieu, et c'est tout à son honneur, Ruquier assurait pleinement son rôle d'arbitre relevant à la fois les contradictions de son invité et la mauvaise foi assumée de son chroniqueur.
En début d'émission, avant le spectacle démago offert par le toulousain, Mademoiselle Jeanne Moreau élevait l'émission à des sommets rarement atteints, faisant la démonstration que la classe est encore, parfois, de ce monde.
On regrette la présence du "médiateur" Jean-Luc Lemoine.
Dis, Laurent, quand reviendra-t-il ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire