Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
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"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
vendredi 29 février 2008
Ne "prélude" pas qui veut.
J'ai dit à quel point j'avais apprécié les Rameau, Bach et Couperin du pianiste élégant Alexandre Tharaud : sa vision du "baroque" apportait un souffle nouveau à ce style défendu depuis quelques années par une poignée d'intégristes, les "baroqueux", ne jurant que par "instruments d'époque" et piano en mode clavecin.
Cédant à une Tharaud-mania impulsive, j'ai acheté la dernière production du pianiste français qui "vend".
Ses Préludes de Chopin sortis récemment chez Harmonia Mundi m'ont beaucoup déçu : pourquoi céder au "je surfe sur le succès" de rigueur chez tant de margoulins du cinéma ou de la chanson ?
Tharaud est passionnant quand il revisite sur piano "moderne" les "Baricades (avec un seul "r" !) mystérieuses de François Couperin, mais ces pages romantiques n'apportent strictement rien à une oeuvre largement "rebattue" par les plus grands noms du piano : il suffit d'écouter le vieil enregistrement, légèrement "crachotant" de ce bon vieux Cortot ou l'interprétation écorchée, toute en finesse, de Samson François, pour que la comparaison jaillisse à l'oreille en la défaveur d'Alexandre qui donne l'impression, ici, de "cachetonner".
Seule consolation, sur le même CD, Tharaud permet au plus grand nombre de découvrir le compositeur espagnol Federico Mompou (1893-1987) descendant en droite ligne de Chopin, Debussy, Satie et Fauré (redécouvrir ce dernier, immense musicien).
Et ça, c'est autrement intéressant.
Je donnais un cours à Manuel, hier, qui me fit part de la même déception.
La vérité sort de la bouche des (presque encore) enfants !
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