Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 8 décembre 2007

Place Vendôme

Chers parents, maintenant j'habite là, c'est trop d'la balle !

La rue de la Paix, celle qui excite les accros du Monopoly, débouche sur la "prestigieuse" place Vendôme où l'on trouve le Ministère de la Justice.
Ca a quand même une autre gueule qu'un chêne du bois de Vincennes où tranchait ce ringard de Saint Louis.
De sa fenêtre, la Garde des Sceaux, dans ses moments de solitude -nombreux, depuis que la plupart de ses conseillers se sont fait la malle- peut laisser errer son regard sur les façades arborant des enseignes aux noms chatoyants : Cartier, Boucheron, Chaumet, Van Cleef ; j'en passe et des moins vulgaires.
Si elle veut, la nouvelle top model de Paris Match, grâce aux motards à sirènes de la gendarmerie, sera en dix minutes, Rolex en main, avenue Montaigne pour acheter une petite chose repérée chez Dior ou chez Prada (les ministres ont droit à des tickets "Tir groupé-VIP" offerts par l'Elysée) .
L'exemple vient d'en haut puisque le clinquant "nouveau riche", dès l'annonce des résultats de la présidentielle, fut érigé en "nouvelle manière de faire de la politique" prompte à épater la vieille dame économiquement faible du 3ème, celle qui a voté pour la "sécurité" et va se faire empapaouter l'an prochain en découvrant qu'elle doit payer dorénavant la redevance télé, 120 €, une paille, même pas le prix de la petite corbeille de fruits de chez Fauchon.
Entre parenthèses, on comprend que ça énerve Ségolène, attristée que les vieux aient voté majoritairement pour Nick Sark (Dieu lui polisse les Ray Ban !) alors quelle voulait relever le montant des petites retraites et n'aurait jamais eu l'idée de ponctionner les séniors de la sorte, mais bon quand même, c'était une cruche, une Bécassine, une faiseuse de bourdes et tout et tout, et si JP Pernaud l'a dit entre deux reportages sur le dernier faiseur de sabots du Berry, c'est forcément vrai.
Mais je m'égare comme le regard de Rachida, donc, soupirant de son bureau sur ce petit bracelet incrusté de diams (rien à voir avec la louloute chantante), et c'est quand la fin du mois, déjà ?
Je ne peux m'empêcher de penser que ce bureau fut autrefois occupé par Robert Badinter, et de me dire qu'il y a décidément quelque chose de changé dans ce pays.

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