Revenant d'un dîner, avant hier, dans une famille du 7ème arrondissement que je tiens en très haute estime (la famille, pas l'arrondissement), et donc en terre "de droite", j'arpentais les rues désertes dès 7 heures du soir d'un quartier où, de nos jours encore, on peut croiser des fillettes à jupe écossaise plissée et à col "Claudine", un monde irréel, une France d'avant (d'avant quoi ?), dont la principale préoccupation semble être d'aller "au ciel" si possible avec des gens de bonne compagnie.
J'avais donc passé quelques précieux moments avec des amis charmants, cultivés, dont je sais, sans que cela soit péjoratif, qu'ils ont quelques "valeurs", mais aussi qu'ils ont une ouverture, eux, sur le monde d'aujourd'hui que celui qui vient de les quitter, beaucoup trop tôt, les laissant désemparés mais dignes, n'aura pas manqué d'insuffler.
Méditant au retour sur ces avenues un peu trop paisibles, je me disais qu'il était impossible, certainement, et je l'espère, qu'en cette démocratie où s'affrontent (quoi de plus normal) deux grandes conceptions de la société, devaient bien se trouver des républicains "de droite" pour haïr l'épouvantable vulgarité qui émane de l'actuel président, cette "putasserie" permanente qui "préside" à toute l'action pétaradante du seul chef d'état qui, à l'heure actuelle, s'enorgueillit de poser pour les photographes en serrant la louche d'un Bush en voie d'extinction.
Car enfin, une droite qui a pu compter dans ses rangs des Mauriac ou des gaullistes façon Malraux, ne peut accepter cette suffisance, cette totale impudeur, qui sont le signe extérieur de la pauvreté intellectuelle du nouveau (?) pouvoir.
Cette droite, qu'elle procède du bonapartisme ou de Tocqueville, ne peut se contenter de soutenir cet homme uniquement parce qu'il n'est pas de gauche, non ?
J'attends donc qu'il y ait dans ce camp des femmes et des hommes qui se lèvent pour dénoncer la démagogie nauséabonde qui s'est installée depuis quelques semaines, qui transpire par tous les pores de la "France d'en haut", tombée bien bas .
Pour finir plus en gaîté, ayant manqué le dernier métro à St Lazare ce soir-là, j'ai été pris en charge par mon premier chauffeur de taxi "caillera" !
Le passage d'un monde à l'autre fut ahurissant : le gars est arrivé en trombe, pilant dans un crissement de pneus quand je lui fis signe.
Dans l'habitacle, une musique (ou presque) techno-rap-hip hop-soul distribuée par une sono de compétition.
Courageux comme un client captif, j'osais demander, premièrement une baisse du niveau sonore, secondement une allure plus modérée, les 120 au compteur dans la rue de Clichy n'étant pas nécessaires me semblait-il.
Eh bien, ce garçon, qui m'avait accueilli d'un "le 18ème, je l'aime !" extrait de l'oeuvre immortelle de Doc Gynéco, accéda gentiment à ma demande, et me déposa au coin de la rue Ordener, sur ces paroles : "Vous savez, monsieur, ça va péter !"
Ce vingt et unième siècle est bien compliqué à gérer.
Post scriptum : on commémore aujourd'hui, et c'est bien normal, les attentats du 11 septembre 2001.
Dans la France en vacances, on a oublié, le 9 août, de rappeler la tragédie d'Hiroshima et de Nagasaki.
Mais, comme dit dans le beau "Rhapsodie en août" de Kurosawa, l'homme oublie tout très vite.
2 commentaires:
Je trouve qu’ t’ écris ‘achement bien dis donc !... Et j’suis dacodac avec toi dis donc aussi !
J’ai un beauf et un beau père de Droite. Mon beau père (60 ans) vénère Sarko et mon beauf (30 ans) le déteste. Le premier à voté pour lui mais pas le second qui aurait préféré, à mon avis, Bayrou au pouvoir même si il le trouve un peu mou…
Merci, sur certains sujets, il arrive qu'on soit meilleur.
Bayrou eût été un moindre mal.
Et Ségo, aussi.
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