J'ai retrouvé hier mon groupe d'élèves du mercredi, ceux qu'un faux jaloux facétieux appelle "tes stars".
Ces ados reviennent de leurs vacances transformés comme on l'est à ces âges, vifs, attentifs, impitoyables quand les vannes dont je truffe mes cours sont de qualité discutable.
Comme dans un spectacle, il y a des jours où je me trouve "bon" et d'autres où je suis "mauvais comme un cochon".
Hier, ce fut plutôt "bon" : le plaisir des retrouvailles, le sentiment que la maturité venant, on allait pouvoir aborder un répertoire différent, l'enthousiasme d'un collégien devant les pages blanches d'un cahier tout neuf.
Il y eut le sourire que fait naître immanquablement la vision, provisoirement oubliée cet été, du "pianiste en chaussettes", celui qui vient en "roller", puis celle de celui, devenu grand échalas, affichant un visage marmoréen quand ses doigts véhiculent l' intense émotion d'une œuvre romantique, et enfin le regard vif, presque inquisiteur, de celui, fils d'artistes, qui semble disséquer chacune de mes phrases, toujours en alerte, et qui a si bien compris l'importance vitale du "son", me surprenant toujours par cette science innée de la musicalité qui transforme la pièce la plus rebattue en totale découverte.
De la lumière.
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