Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 7 octobre 2010

Voir et revoir "L'aurore"

C'est un film muet comme le sont les grandes douleurs.*
C'est le film d'amour universel : manipulé par une femme de mauvaise vie, un homme se croyant fou d'amour pour cette garce projette de tuer sa femme au cours d'un promenade en bateau.
Rien ne se passera comme prévu; l'amour, le vrai, triomphera.
Le traitement du roman "Die reise nach Tilsitt" d'Hermann Sudermann par un F.W Murnau** inspiré en 1927 est un modèle cinématographique en tous points.
Parce que le sujet est universel, mais aussi par l'audace de la réalisation visionnaire, un montage haletant, une partition musicale d'époque qui fait corps avec les images, une magnifique photo en noir et blanc et des "effets spéciaux" inouïs pour l'époque, "Sunrise : a song of two humans" (titre original), reste un film majeur de l'histoire du cinéma.
Le jeune spectateur de 2010 se dira (peut-être) lors des premières minutes d'exposition "oh la la, un film muet en noir et blanc, je vais dérouiller !" mais, très vite, le charme magnétique de ce chef d'oeuvre va opérer, le captivant de bout en bout, faisant appel à ces trésors que recèle le coeur et l'intelligence humaine.
Il y a des films qui sont des cadeaux faits à l'humanité.

La tentation


L'amour pur en péril

 Ici, même les intertitres pleurent...

* Joli, certes, mais honteusement facile; pardon.
** L'un des premiers cinéastes allemands exilés aux USA.
Il réalisa au moins deux autres chefs-d'oeuvre : "Nosferatu le vampire" et "Le dernier des hommes" (parlant).
L'arrivée du nazisme provoqua l'exil des grands du cinéma allemand, dont Fritz Lang ("M", "Metropolis").
Une excellente chronique ici : clic.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

tu nous en a tellement bien parlé que main tenant on a envie de la voir !
bises