Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 16 février 2009

Bach is back !

Sous le jeu de mots facile, une réalité.
Longtemps il fut considéré comme sacrilège de jouer Bach sur nos pianos actuels.
Et surtout de laisser s'exprimer l'instrument dans toute son ampleur.
Les références absolues du 20ème siècle sont les interprétations d'Edwin Fischer (années 30-40) et, off course, de Glenn Gould (jusqu'aux années 80).
Gould s'imposa comme l'interprète de Bach par excellence au point que nous nous sentions les uns et les autres sous l'emprise de son prétendu "diktat".
Il faut dire que la période dite des "baroqueux" joua un rôle non négligeable dans cette vision réductrice : je connais des mélomanes longtemps tenus éloignés de tout accès à une musique qu'ils disaient faite pour des "spécialistes" !
Pendant mes années d'apprentissage, je considérais moi-même les oeuvres de Bach comme des "exercices" ; mes professeurs, en effet, me le faisaient jouer sans nuances et toujours en jeu "porté", comme Gould à la limite du "staccato".
Fort heureusement, en notre 21è siècle, nombre de pianistes, et non des moindres, ont choisi de laisser Bach prendre possession d'un instrument qui peut délivrer une palette sonore impressionnante que le Kantor de Leipzig aurait sans aucun doute bien aimé utiliser.
J'ai déjà écrit ici tout le bien que je pense du "Bach italien" d'Alexandre Tharaud.
En synergie, d'autres pianistes de notre époque ont enregistré un Bach enfin chatoyant, mais sans tomber dans l'excès contraire au jeu d'un Gould : Pierre-Laurent Aimard, Anne Queffélec ou Edna Stern vont dans le même sens.
La démonstration, ci-dessus, que Bach, compositeur "moderne" et intemporel, peut enflammer le clavier, est faite par l'un des très grands interprètes de ce génie, Murray Perahia.

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