Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 20 juin 2007

PS en refondation ...

La présidentielle et les législatives ont-elles été finalement salutaires pour le principal parti de gauche ?
La catastrophe de 2002 n'aura eu que peu d'incidence au cours des 5 ans qui ont suivi : les succès engrangés aux régionales et aux européennes ne furent qu'épiphénomènes en réaction aux politiques des gouvernements d'un Chirac président élu par défaut lors de la présidentielle précédente.
Il n'est pas étonnant que, déboussolés, déçus par l'immobilisme inhérent à la gestion "hollandaise" de l'après-2002, incapable de prendre en compte le résultat du referendum, alerte hautement significative, les militants aient choisi de porter à la candidature pour la fonction suprême, une femme combative, représentant le pendant "de gauche" à celle, présentant un aspect "novateur" de "renouvellement", de l'ex-ministre de l'intérieur, dans les starting block depuis belle lurette !
Entretemps, et on peut le dire grâce à Sarko (!), le paysage politique français s'est métamorphosé : le FN, repoussoir des vingt dernières années, utilisé et stigmatisé par la gauche puis phagocyté par la droite, plus maligne, qui a su faire entrer dans son giron les électeurs de Le Pen, souvent issus ... de la gauche, est revenu à sa réelle dimension : celle d'un parti d'extrême-droite qui représente tout au plus 5% du corps électoral.
L'émergence de Bayrou a également considérablement changé la donne : on vient de le voir, notamment à Paris, où ce sont les électeurs du "Modem" (kecékon, ce nom !) qui ont fait le succès des candidats de gauche dimanche dernier.
On a beaucoup glosé (c'est une spécialité "éléphantesque") sur le coup de fil de Ségo à Bayrou : ce "message" aura néanmoins permis aux électeurs du béarnais de réfléchir à la nécessité absolue de rééquilibrer l'élection en favorisant le pluralisme (ce fut la consigne à peine voilée des De Sarnez et autres F.B.).
Ce sont ce fameux "coup de fil" et, lors de la soirée électorale du premier tour, la charge de Fabius désarçonnant Borloo sur le thème de la "tva sociale" (pronée en d'autres temps par ... DSK !) qui ont, de toute évidence, permis de limiter les dégâts.
Il faut donc compter avec ce Modem, d'autant qu'il possède des capacités de nuisance non négligeables, notamment pour les municipales parisiennes de l'an prochain.
Les militants de l'UMP ne s'y sont pas trompés qui ont apposé des autocollants ainsi libellés : "Modem=Gauche" sur les affiches des candidats "centristes".
De même que le FN est revenu à son étiage d'avant 83, le PC et l'extrême gauche dans ses multiples variétés, sont aujourd'hui plus que jamais marginalisés et la gauche du PS (?!)avec ses Mélenchon et autres Emmanuelli (oserai-je Fabius ? où est-il vraiment, lui ?) relève d'un archaïsme qui me sidère chaque jour un peu plus.
Le PS est aujourd'hui acculé à une totale reconstruction sur les décombres ... de 2002 (il serait temps, non ?) : mais avec qui ?
Delanoë ? : les français ont répugné à élire une femme (bon, le programme était pas terrible non plus), alors un homo, pensez !
En revanche BD serait fort utile à la direction d'un parti "rêvé" où il siègerait à côté de Ségo et de DSK.
Le vrai problème maintenant, c'est l'émergence au PS de nouvelles têtes, et surtout d'un véritable leader capable de fédérer sur son nom toute la gauche, des extrêmes à ce centre-gauche qui fait, quoi qu'on en dise, le volume du cabas de Bayrou du 22 avril, avec en fond de panier quelques chiraquiens décus, des radicaux "à l'ancienne" et des indécis de toujours.
Ségolène sera-t-elle capable d'assumer ces contradictions pourtant vitales à la reconquête du pouvoir ?
Fera-t-on, comme le disait je ne sais qui récemment, un congrès pour décider qu'on va faire un congrès (heureuse formule) ?
Ou, pourquoi pas, des états généraux à la table desquels on inviterait ... Bayrou pour voir si le mec a changé et ce qu'il a dans le ventre (bien que je trouve le personnage falot) ?
Il faut tout examiner avec une loupe d'une extraordinaire précision.
Et se servir de la force d'opposition d'une représentation accrue (divine surprise, finalement !) à l'assemblée nationale, pour être présent, et surtout à l'écoute des mutations de notre société.
Enfin !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellente analyse des joutes électorales de ces temps derniers.

Silvano a dit…

merci