Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 5 juin 2007

GRAND FILM



BABEL, d'Alejandro Gonzales Inarritu (Mexique-2006), que j'ai enfin découvert, a largement mérité le Prix de la mise en scène qui lui a été décerné lors du Festival de Cannes 2006;
Film-puzzle, genre que le cinéaste mexicain affectionne, tragédie diablement (c'est le mot) tricotée, constat désenchanté sur l'état de l'humanité vue cependant avec une pudeur distanciée, Babel est une grande oeuvre et, pour moi, le meilleur film de son auteur à ce jour.
Un cadeau d'amitié (je n'en dirai pas plus pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de le voir), va générer des évènements tragiques dont l'écho se fera ressentir en divers points du monde.
Non seulement Inarritu sait mettre en scène, monter, donner à son cinéma un souffle dévastateur, mais il sait raconter une histoire (et quelle histoire !) et diriger ses acteurs de main de maître : Brad Pitt est ici exceptionnel comme jamais il ne le fut et Bernal, sous un regard ami, montre qu'il est un comédien hautement modelable (qualité !) entre les mains de cinéastes aussi divers que talentueux.
Film total, d'une sincérité incontestable que certaines maladresses, qu'on peut opposer à l'habile découpe au scalpel de "21 grammes", Babel est aussi un film "malin", dramatique au grand sens du terme sans jamais sombrer dans le pathos.
Monté (excellemment) en courtes séquences nous promenant tour à tour au Mexique, au Japon et au Maroc, le film laisse pantois, bouleversé et, étrangement, heureux (de ce beau travail) à la dernière de ses 143 minutes.
Chapeau !

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