Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 14 juin 2007

Télévision d'Etat


Profitant d'une pause amplement méritée après une journée fatiguante moralement et physiquement, je regardai d'un oeil quasi bovin le jt d'hier soir sur France 2.
De jour en jour, mon petit téléviseur est devenu un "moniteur" pour caler les DVD avant les projections aux amis, pour regarder les "bonus" (quand ils le méritent, c'est fort rare) ou Itélé, la seule chaîne d'infos qui me semble équitable.
La "freebox" reliée maintenant en hdmi au vidéoprojecteur me permet aussi d'accèder aux quelques très rares films que je n'ai pas achetés ou loués.
Bref, hier soir, je regardais le journal de celui que les "guignols" appellent "Poujadas" parce que, bon, PPDA, faut pas exagérer.
Je ne le quittai qu'au moment où fut abordé le sujet de la coupe du monde de rugby dont je me tamponne au plus haut point.
Depuis son élection, notre Président, comme autrefois M.Cyclopède, a droit à sa minute nécessaire dans chaque journal, et cela même si rien ne le justifie.
On s'y fait, soupirant, se disant, comme Libé hier, que le Net, aujourd'hui, remplit une fonction d'assainissement de l'info, avec des sites "résistants" comme "La télé libre" de J.P Le Pers ou, allez-y voir, rue89, créé par des journalistes partis de Libé au moment de la crise du quotidien.
Madame Royal, avant-hier, je l'ai diffusé ici, "taclait", comme on dit maintenant qu'on va chercher du vocabulaire démago jusques aux stades de foot, France 2, dont la directrice de l'info, Mâme Chabot, jure ses grands dieux (Nicolas et Fillon) que, non, vraiment, "on suit les directives du CSA" et pis c'est tout ..."
Hier soir, juste avant d'aborder le sujet des législatives, info anecdotique, images à l'appui, commentée avec un sourire complice (ben oui, c'est le mot !) de Pujadas : "Surprise avant le Conseil des Ministres : Juppé -tiens, encore lui ?!, z'ont peur qu'il perde à Bordeaux ou quoi ?-Juppé donc, s'est pointé "en" ("à" s'auto-corrige le David, ce en quoi il a raison) "à" vélo au dit conseil".
Vous vous rendez compte, à vélo ?
Ca, coco, c'est de l'info, et quelle belle image !
Comme le disait Carlier hier matin, on a beau savoir que la bagnole officielle attend au coin de la rue, avoue que c'est du scoop et du nanan pour les faiseurs d'image (s) du 13h ET du 20h.
On ne se souvient pas que les télés se soient extasiées à ce point sur le fait que depuis fort longtemps, les adjoints écolos de la Mairie de Paris ne circulent qu'avec ce seul moyen de transport et que Delanoë lui-même, depuis 2001 qu'il est premier magistrat, ne se déplace qu'en voiture électrique.
Au moment où la justice, encore indépendante, rattrape Chirac, roi de la magouille, et semble vouloir lui faire payer ses saloperies, on s'attendrait à un peu de pudeur concernant son "fusible" number one, ledit Juppé qui en son temps casqua pour son patron, intouchable à l'Elysée.
Ben non : Juppé est dans le gouvernement de Fillon (monsieur TVA sociale de mes deux), ce qui, aux yeux de la télévision gouvernementale (c'en devient un pléonasme), suffit à le réhabiliter définitivement.
Ca lui vaut le reportage honteusement partial dénoncé par Ségolène (qui, en ce moment, dit aussi des choses intelligentes) et l'entrefilet anecdotique en images d'hier soir.
Ce genre de pédalage me met de mauvaise humeur.
Quand j'aurai fini de fouetter les chats qui peuplent ma semaine, j'y reviendrai.
Et souvent.

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