Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 10 décembre 2011

Eloge du poulpe

On partait en bande au Cap d'Antibes dans un coin connu de nous seuls (peut-être...). Je pêchais, espérant épater la maisonnée en rapportant quelques poissons de roche, mais rentrais toujours bredouille.
Les copains étaient plus adroits qui, munis de tout l'équipement nécessaire, plongeaient, fusil-harpon en main, pour ramener à la surface le précieux octopus vulgaris, cette pieuvre qui me faisait penser à "20 000 lieues sous les mers", ce monstre marin effrayant, gluant, répugnant.
Après l'avoir occis, ils le fouettaient, ce salaud, contre un rocher pour l'assouplir : l'opération est indispensable pour l'attendrir (oh, chouchou !) et mieux le cuisiner ensuite.


 Je ne me souviens pas d'avoir mangé du poulpe lors des longues années passées en bord de mer : ma mère qui était, comme toutes les mamans, la meilleure cuisinière au monde, n'en a jamais mitonné.
Moi, ça ne me dérangeait pas : ce que j'avais vu de la bête lors de nos parties de pêche ne m'avait guère donné envie de déguster l'octopode à ventouses.
J'avais bien tort !
Je me suis rattrapé depuis.


C'est en Grèce, il y a deux ans seulement, que ma curiosité papillaire et les encouragements de S. m'ont enclin à découvrir enfin la saveur incomparable du mollusque céphalopode que je croyais détester !
Au bord d'une mer limpide, dans une cabane de pêcheur transformée en restaurant, nous le dégustâmes dans toute sa simplicité, grillé, arrosé d'un filet de jus de citron (photo ci-dessus).
Damnation !
Lors de mon dernier séjour à Venise, c'est en salade (photo ci-contre, mais mieux !) qu'on le servit à deux hédonistes de connivence (mon compagnon de voyage et moi-même) ravis de l'aubaine.
La petite cour-jardin, dans la Giudecca, si souvent délaissée par les touristes pressés, était le cadre idéal, sous un soleil généreux, pour faire de ce repas un moment inoubliable.
Je fais amende honorable : le poulpe, c'est succulent.
Mea poulpa.


Et puis, c'est si gentil, un poulpe !

4 commentaires:

Kynseker a dit…

soleil généreux, euphémisme, on se cramait comme pas permis sous notre parasol de fortune. heureusement que le chat nous avait pas chipé le poulpe, sans quoi la fraude au vaporetto m'aurait laissé un goût amer quoique les pâtes caccio a peppe aient été une tuerie jamais renouvelée hélas trois fois

Silvano a dit…

@Kynseker : je n'ai pas tout compris...
:-)

Kynseker a dit…

dans mon délire nocturne, d'où je me rends compte que je suis pas rentré aussi tard que je le croyais, je n'avais pas relevé ton superbe "mea poulpa". Grandiose !

Silvano a dit…

@K. Ca relativise certain sms-cassoulet un peu trivial, j'en conviens.