Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 28 décembre 2011

Petits bonheurs

Mezzo live HD
La chaîne Mezzo, spécialisée dans la musique dite "classique" et le jazz, s'est dotée d'un canal supplémentaire qui diffuse (en HD, s'il vous plaît !) des concerts, retransmettant notamment les évènements de la Grange de Meslay, autrefois animée par l'immense Sviatoslav Richter ; c'est un bonheur de voir et d'écouter via mes enceintes anglaises de telles retransmissions. Toute la journée, je laisse ce canal ouvert, et laisse tout tomber de mes activités quand une performance artistique capte mon attention. 
Je repensais, hier, en écoutant la transcription pour piano, par Liszt, de la 6ème de Beethoven, à ce que disait Gaspard Proust, fieffé mélomane, lors d'un entretien à France 2 : "Beethoven (entre autres) c'est une musique violente, aussi violente, si ce n'est plus, que du "heavy metal"."
C'est tellement vrai : une audition de la Symphonie Pathétique de Tchaïkovski vous en convaincra sans mal.

Ecrire
Ecrire, c'est le plus excitant des exutoires, un peu comme la composition musicale.
J'avais commis une suite de chroniques, sur le mode "feuilleton", que j'ai remaniées pour leur donner une forme romanesque.
A l'arrivée, j'ai décidé de repartir de zéro ; je ne pouvais me contenter de compiler les épisodes, les réarrangeant dans un but de cohérence, ne serait-ce que pour les replacer dans un ordre chronologique.
J'ai fait table presque rase de ces pages, adoptant un mode narratif différent, m'attachant surtout à me relire jusqu'à plus soif pour peaufiner chaque phrase.
Je ne sais, et ne veux pas savoir, quand ce travail connaîtra l'aboutissement : pour l'heure, je dois me mettre dans la tête d'un potentiel lecteur, me demander si j'arrive à captiver, si je donne envie de poursuivre la lecture.
J'ai  fait lire, l'autre soir, quelques lignes de cette nouvelle mouture à un étudiant qui aime lire.
Nous eûmes une discussion passionnante sur les scènes de sexe, pour lesquelles, contrairement à la toute première version, j'ai décidé d'appeler un chat un chat.
Je réalisai alors combien notre siècle était devenu pudibond : le jeune homme pensait qu'en donnant des précisions, je m'occultais une grande partie d'un possible lectorat.
Je lui rétorquai qu'un roman est lu par des lecteurs informés de ce qu'il contient, ne serait-ce que par la 4ème de couverture, mais surtout, par les critiques et informations distillées par l'éditeur.
Mais je faisais cependant le constat de l'échec de ce genre de tentatives à une époque, la nôtre, où, bien qu'Internet permette l'accès à des images à teneur autrement pornographique, décrire les ébats sexuels semble devenu d'une audace inouïe !
Je relisais il y a peu une très courte nouvelle de Gide, "Le ramier", datant de... 1907, où l'un des personnages, le plus jeune, dit à l'autre : "On va se tailler des pipes" !
Aurais-je l'impudence de rappeler à mes lecteurs adultes que Genet écrivit bien plus crûment et que les écrits du Marquis de Sade sont aujourd'hui considérés comme des chefs-d’œuvre, 
En ce qui concerne Jean Genet le maudit, que l'on considère à présent comme l'un des plus grands auteurs du XXè siècle (à tel point que Sartre lui consacra une œuvre dramatique), on se dit que si son œuvre n'avait atteint que des lecteurs homosexuels, en faisant un écrivain "spécialisé", sa gloire ne serait pas ce qu'elle est.
Les arguments de mon jeune camarade ne tenaient pas, à mon sens : un homosexuel s'interdit-il de lire les romans contenant des scènes érotiques hétérosexuelles, sous prétexte que ce n'est "pas son truc" ?
Mon interlocuteur m'a conforté finalement dans l'idée que je ne devais pas réfréner mes élans de plume.

Et là, je m'interromps un instant : sur Mezzo, Barenboïm en récital de piano à la Scala de Milan, ce n'est pas rien !

Tiens, en voilà !
C'est une tradition familiale, maternelle à vrai dire : dans la période des fêtes, on fait nos choux-gras de boudin blanc (ne cherchez pas une transition avec ce qui précède...).
Il faut dénicher le meilleur artisan-charcutier, celui qui est bardé de diplômes du "meilleur boudin blanc de France".
Ils sont nombreux, car il doit y avoir autant d'organismes habilités à délivrer la précieuse récompense qu'il y a de cantons en France.
On s'y perd, donc, et il faudra faire confiance à la bonne mine du boudin, à son parfum, et ne pas acheter le boudin en barquette plastifiée vendu en surfaces commerciales.
Pour faire simple, car la composition en varie selon les régions, le boudin blanc est une farce de viande blanche (du veau ou de la volaille pour les meilleurs, du porc pour les autres) mélangée à de la farine (ou de la mie de pain), de la crème et diverses épices ; on peut y ajouter des éclats de morille ou de truffe pour en faire monter le prix, car, personnellement, je trouve que ça ne change pas grand chose.
En ce qui me concerne, après l'avoir délicatement piqué en divers endroits avec une épingle (jamais avec une fourchette !) je le poêle "à froid" : c'est à dire que je le pose sur un petit lit de beurre et le démarre ainsi à feu très doux.
Il est, paraît-il, des individus pour le manger cru (faussement cru, d'ailleurs, puisque il est "précuit"), ou cuit, après l'avoir dépiauté.
A chacun son plaisir.

Le candidat du plein-emploi
Il n'aura pas réussi grand chose, notre actuel président, au cours de son quinquennat finissant.
Voici que tombent impitoyablement les chiffres du chômage ; ils sont sans appel : celui qui affirmait qu'il serait le président du plein emploi s'est planté, ici comme ailleurs.
Je pense que ce résultat-là lui sera fatal en avril et mai prochains.
Ce ne sont pas quelques cheveux blancs (en mode "j'ai bossé !") et une attitude plus "présidentielle" (qui est dupe ?) qui vont le sauver d'un naufrage prévisible (et prévu, d'ailleurs, par les plus sensés des députés UMP, entre deux portes).
Il n'est pas besoin de sondages pour mesurer le pouls de l'opinion : un petit tour au Caveau de la République vous indiquera le climat qui règne dans la population ; à l'exception toutefois des matinées où la majorité de la salle est composée de personnes âgées : là, il semble qu'il conserve encore quelques rares adeptes, lesquels devraient regarder d'un peu plus près les chiffres de leurs relevés de retraite sur les cinq dernières années ; ils y constateront sans nul doute que le candidat (aussi) du "pouvoir d'achat" les a bernés.
On a du mal, sur ces questions, à manier l'ironie : c'est tout de même cinq années calamiteuses qui s'achèvent bientôt.

Avant le bouillon vous prendrez bien un peu de boudin blanc, Nico ?

Musique, littérature et sexualité, boudin, Sarko : c'est tout pour aujourd'hui.





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