Non parce que c'est là que l'UMP fêta la victoire de notre grand chef d'état en 2007, mais parce que ce fut dans ses murs centenaires que l'Atelier Musical célébra ses 10 ans en juin de la même année.
J'avais pour l'occasion concocté avec Dany Mauro un gag qui réjouit alors Christophe Caresche, le député PS du 18ème : avant le début du gala, l'imitateur, caché en coulisses, adressait un message depuis l'Elysée, souhaitant que Gaveau nous porte également bonheur pour notre spectacle.
De plus, je connais les Fournier, maîtres de céans, depuis plus de ... ans.
Enfin, c'est le lieu qu'a investi mon copain Gaspard Proust pour une série de représentations : la semaine prochaine, il y revient d'ailleurs pour 5 "dernières" avant d'entamer une tournée marathon en compagnie de son factotum, mon ami Geoffroy.
Dans la salle aux fauteuils couleur or (on a récemment redécoré dans les mêmes tons qu'à l'origine), nous eûmes, mes amis et moi, l'agréable surprise d'être "surclassés", hier soir, et d'investir une loge où nous pûmes sortir et déguster nos casse-croûte et notre bouteille de Chianti (mais non, je déconne !).
Fiou, pas facile de donner un compte-rendu objectif quand le pianiste, Jean-Nicolas Diatkine est un pote de la délicieuse amie qui vous accompagne, laquelle, au moment des saluts, se lève et s'enthousiasme comme une fan de Justin Bieber à son dernier Bercy.
Son compagnon (pas celui de Justin Bieber, non, celui de ma chère Coralie) est plus pointilleux, qui a partagé avec moi tant de soirées de mélomanes décomplexés : nous avons passé tant d'heures à nous faire découvrir mutuellement tant de versions de tant de grands interprètes que nous en sommes devenus exigeants.
Et la semaine dernière, vous vous en souvenez peut-être, nous reçûmes de concert (pas mal, hein !) en pleins tympans le choc Chamayou !
Le récital d'hier soir fut à l'image de l'assistance, où dominaient les cheveux blancs et violets : un rien compassé, agréable, aimable, en bulle de Champagne (mais pas du "brut").
Après une introduction du "Carnaval" de Schumann quelque peu incertaine, le pianiste trouva enfin ses marques dans cette succession de pièces que je détestai en mes jeunes années, n'en ayant pas saisi encore toute la subtilité.
Je rends grâce à Diatkine de m'avoir permis, hier, de la redécouvrir.
Ensuite, le pianiste affrontait la fameuse "Waldstein" de LV
Il y eut des moments de grande finesse, de belles sonorités, de vraie tentation de "revisiter" jamais vraiment aboutie.
Enfin, après l'entracte, Diatkine attaquait par la face Nord la redoutable "Sonate" de Liszt, Himalaya pianistique s'il en est, œuvre majeure, dantesque, moderne, de l'histoire du piano.
Le magnifique Steinway de concert resta cependant sur sa faim : l'instrument royal en a dans le ventre, pourtant, qui ne demande qu'à vibrer, tempêter (ça, c'est pour Paulo - private joke), gronder, s'assourdir, câliner...
Aucune erreur technique, non, ce fut impeccable de bout en bout, mais Liszt n'est pas Chopin, et cette suite magnifique de sentiments humains de toute nature ne nous fut pas communiquée comme elle se doit de l'être.
Au bénéfice de l'interprète, il est si difficile de relever le gant après les versions, encore dans nos oreilles, de Richter, Gilels, Arrau et autres pianistes d'importance.
En guise de "bis", en service minimum, nous eûmes droit à la reprise de deux extraits du Carnaval joué en début de récital.
Bonne soirée en agréable compagnie.
Pour "l'inoubliable", on reviendra.
"J'ai faim !" hurlait le loup.
La Salle Gaveau
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