D'ores et déjà, c'est un formidable succès : le PS a su se présenter uni tout en exposant ses divergences.
Il faut expliquer à certains que le Parti Socialiste est né au congrès d'Epinay qui fut celui de la réunification d'une gauche non communiste en déshérence.
A la vieille SFIO bien malade se substitua une formation politique qui amalgamait de multiples composantes, petits partis, groupuscules, clubs et autres officines.
Leader d'une petite Convention des Institutions Républicaines, un certain François Mitterrand, fit un véritable rapt sur le nouveau mouvement dans le but de construire un accord de gouvernement avec les communistes.
Il y parvint l'année suivante avec la signature du Programme commun de la gauche qui permit à celle ci d'arriver au pouvoir dix ans plus tard (elle rata de peu la victoire aux législatives de 78 qui aurait entraîné une cohabitation avec Giscard).
Il faut comprendre que ce qui fait le miel des médias (pas actuellement semble-t-il), c'est la division et les oppositions internes.
Mais celles-ci sont l'essence même de ce parti foncièrement démocratique où l'on discute perpétuellement, où l'on s'accorde et se désaccorde de réunion utiles en réunions inutiles (le PS organise des réunions pour savoir à quelle date on fera la prochaine, je parodie à peine !).
L'organisation de cette primaire est donc une formidable avancée ; à tel point que la droite qui la dénonçait encore il y a peu, semble décidée à en organiser dans le futur !
Les trois débats médiatisés largement ont donné lieu à des échanges courtois malgré l'accent mis sur les divergences.
Il est ahurissant d'entendre ceux qui disaient il y a quelques mois "ils n'ont pas de projet" nous dire aujourd'hui "de toutes façons, qui que ce soit, y'a un projet et il ou elle l'appliquera".
C'est une méconnaissance totale de ce qu'est l'élection présidentielle.
Pour exemple, en 1981 il y eut le programme commun mais aussi les 110 propositions du candidat Mitterrand destinées à unir l'électorat le plus large possible autour d'un projet global.
Autour de moi, la quasi-totalité de mes relations ira voter dimanche, et pas seulement des sympathisants socialistes : ainsi certains, plutôt attirés par les propositions du Front de Gauche et séduits par Mélenchon iront voter pour tenter d'infléchir, de "gauchir" en l'occurrence le résultat final.
Il faut prendre en compte également le rejet inouï subi par le président sortant (et à sortir) : ainsi peut-on espérer que des citoyens peu politisés iront aux isoloirs.
Quoi qu'il advienne dimanche soir, cette élection bénéficie d'ores et déjà d'un large écho dans la population.
En cela, c'est déjà une victoire.
* A quoi bon me triturer les méninges pour trouver un titre si subtilement drôle si personne ne le relève ?
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