J'ai été très touché, ému, par les larmes de Ségolène Royal, grande perdante de la primaire.
Je suis indigné des termes entendus ici et là, de "gifle" en "claque" et de ceux que la décence m'interdit de citer.
Je n'ai pas voté pour Mme Royal, mais j'ai pour elle ce sentiment qui semble rarissime de nos jours : le respect.
Je trouve proprement imbéciles les propos que j'ai entendu encore tout récemment, le mépris, la hargne, pour tout dire le machisme dont elle est la victime.
Je n'oublie pas que cette femme a dû se battre sur tous les fronts en 2007 : face à la formidable machine sarkozyste et au soutien a-minima d'une partie non négligeable des "éléphants" du PS, elle a mené un combat difficile et méritoire.
On se souviendra peut-être d'un DSK la soutenant du bout des lèvres et venant parader en tour d'honneur lors du dernier meeting au stade Charléty.
Pour ceux qui savent écouter sans a-priori (je suis fier, moi, d'avoir changé de candidat après avoir suivi les débats et étudié les projets des 6 personnes en lice), il est clair que, cette fois, Ségolène Royal revenait avec des propositions dont certaines seront, c'est à espérer, récupérées par la ou le gagnant(e) du deuxième tour.
Les larmes de Ségolène révèlent que, derrière une indéniable détermination, une volonté farouche de convaincre, se cache un être humain.
C'est finalement rassurant : les pleurs nous différencient des machines, des robots, des froides technologies, de tout ce qui rend notre monde inhumain.
3 commentaires:
Ca me fait penser à tous ces champions sportifs, semblables à des machines, qui s'effondrent en larmes et nous font prendre conscience de tout le travail que cachent leurs performances dès qu'il leur arrive de ne pas triompher.
Des mois, des années, et parfois l'échec. J'y pense souvent à cette métaphore sportive ces temps-ci.
Oui, juste métaphore.
La quête du pouvoir est une course de fond.
Mais d'autre part, il faut apprendre à affronter ses doutes.
J'ai moi aussi été ému par les larmes de cette femme très digne, à qui les coups bas n'ont pas été épargnés.
Elle a fait une erreur en maintenant sa candidature; ils ont fait une faute en l'attaquant bassement, au risque de diviser un peu plus leur camp et de dégoûter d'eux ceux de leurs militants qui n'ont pas abdiqué tout esprit critique pour l'esprit partisan...
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