Hélas, ce soir, contraint et forcé de descendre à la cave une fois de plus, je ne pourrai regarder le plus grand évènement culturel de l'année à la télé(sans)vision, le Concours Eurovision de la Chanson.
Pour me consoler, j'accompagne (ou m'accompagnent-ils ?) des élèves au récital d'Alexandre Tharaud au Théâtre de la Ville .
Ce sont ceux qui ne vont jamais au "spectacle vivant" qui dénigrent le "subventionné" : j'ai jamais compris ; ils doivent penser que ça empêche de goudronner une route ou de filer du fric au Concours Eurovision de la Chanson, puisque la France donne cette année la bagatelle de 247.000 euros pour cette manifestation de haute tenue, ce qui lui permet de ne pas avoir à subir les éliminatoires.
Dans les théâtres subventionnés, les places sont très abordables, il est interdit de donner pourboire et les programmes sont gratuits.
Est-ce pour cela que les détracteurs, souvent de droite, j'vous jure, détestent ces lieux auxquels des gens comme Michel Guy et André Malraux (de dangereux gauchistes !) ont donné les moyens d'exister, le second ayant encouragé l'implantation sur tout le territoire des maisons de la Culture ?
Le théâtre subventionné permet au peuple d'accéder à ce que la téloche ne lui donne plus à des heures décentes.
Quand j'étais enfant, hier, quoi, je me souviens que l'évènement télévisuel qui faisait la une de Télé 7 Jours était la diffusion des "Perses" d'Eschyle dans une réalisation de Jean Prat, et que l'on pouvait, pour peu qu'on possédât un poste à modulation de fréquence (FM dit on "now") l'écouter en stéréo ou, au moins, chez nous, avec un beau son, car diffusé simultanément sur la radio de service public.
Depuis, on a fait beaucoup de progrès : ce genre d'évènement est tout juste bon pour Arte ou Mezzo.
Mais qu'on se rassure : le Concours Eurovision de la Chanson est toujours là !
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