Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

dimanche 4 mai 2008

Le sam'di soir après l'turbin

J'aime parler de la vie avec mes jeunes apprenti(e)s musiciens.
Tous, loin de là, ne sont pas férus de Schubert ou d'autre grand compositeur, cédant au formatage musical qui fait l'essentiel des médias "pour jeunes".
J'apprends d'eux comme ils apprennent de moi, et prête sans condescendance une oreille attentive à ce qui fait leur menu quotidien en la matière, en concluant que moi aussi, à cet âge, j'écoutais de la merde.
Le samedi soir après l'ouvrage, il m'arrive de regarder l'émission de Ruquier, d'inégale qualité selon les invités.
J'attends avec impatience l'intervention de J.L. Lemoine qui, sous ses airs d'enfant de chœur cache une saine férocité, dézinguant l'émission même qui le nourrit, et j'en jubile.
Je parlais de mes engouements adolescents pour une certaine forme de variétoche (oui, avec mon argent de poche de misère, j'achetai des disques de C. François, c'est vous dire !), et je voyais, pas plus tard qu'hier nuit, cette chanteuse que j'avais, j'avoue, totalement oubliée, une Michelle Torr qui fit les beaux jours des émissions de l'insupportable Danièle Gilbert dans la France "insouciante" comme on dit, de Giscard d'Estaing, quand la couleur orange régnait en majesté dans nos studios de "minets", à la lueur des lampes à mercure, bref en ces temps où le mauvais goût des intérieurs collait à celui d'une chanson française imposée par les radios pas encore "libres".
Je m'amuse de temps à autre à "poster" ici les vidéos d'un Clo Clo pour m'amuser de mes passions d'alors et m'inciter à un minimum de modestie.
La chanteuse méridionale blonde, hier soir, épargnée par les deux Belzébuth de service (pourquoi ? est-elle malade, supputè-je, mal intentionné sans doute ?) m'amenait à penser que la chanson dite "facile" a encore de beaux jours devant elle, la preuve en étant l'engouement suscité par une Cindy Machin (son nom m'échappe) dont je ne suis pas certain qu'elle soit toujours abordée au deuxième degré.
Cette Cindy est une émanation en droite ligne des Michelle Torr et autres Peter & Sloane qui hantèrent nos écrans de télé(sans)vision au temps des "variétés" (souvent avariées) du samedi soir.
Je fus interloqué, hier, de l'accueil en "standing ovation" réservé (elle a encore un fan club ?) à cette brave dame, presque pathétique en sa blondeur Loreal, dans une émission qui tient de l'auberge espagnole (Lemoine, venge nous la prochaine fois !) où se succèdent, c'est la loi télévisuelle de nos jours, le pire et le meilleur.
Et c'est bien parce que j'attendais le "médiateur" que je supportai, en vaquant, faut pas exagérer, d'entendre à nouveau les "Emmène moi danser ce soir" et autres "Je m'appelle Michelllllle" que RMC, RTL et autres me matraquèrent antan.
Ce matin, sous mon balcon pour un fois arrosé de lumière, hurlent les sirènes des ambulances et autres véhicules de police.
C'est bien aussi.


Bon dimanche.

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