Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 26 mai 2008

Palmarès

Je ne sais pas si ça vous touche, vous, mais moi, la défaite de la France à L'Eurovision de la Chanson m'a plongé dans le plus profond désarroi.
Pendant le concert de Tharaud, samedi aprème au Théâtre de la Ville, je ne pensais qu'à ça, broyant ma patte de lapin dans la poche de mon jean (car oui, comme un jeune, je vais au concert en jean, mais avec une veste sombre sur chemise blanche, ce qui est du dernier chic savez vous ?).
Au piano, samedi soir, j'étais comme absent, mes pensées sans cesse s'égarant vers la Bosnie où se jouait le destin d'une nation tellement musicienne (faire taper dans les mains en rythme un public français relève de l'exploit olympique, demandez à n'importe quel musicien !).
Pire, au lieu de parler, comme d'habitude, de J.S. Bach, me voilà annonçant une œuvre de Jean Sébastien Tellier !
Je sors, haletant, du théâtre, interpellant les passants d'un angoissé "qui a gagné ?", auquel la plupart me répond "l'O.L." que j'interprète comme un vague "Loël" qui sonne à mes oreilles comme le nom d'une chanteuse israélienne ou norvégienne, ou les deux.
C'est chez moi que j'apprends la dramatique réalité : 19ème !
J'ai beaucoup de mal à m'éviter le suicide à l'aspirine et me contente de m'infliger l'audition des œuvres complètes de Fara Labian en guise de mortification, ce qui a pour effet immédiat de déclencher les hurlements à la mort de tous les chiens du quartier qui en comporte un bataillon car les gens n'ont plus de pouvoir d'achat mais, tels mes voisins du deuxième, entretiennent de véritables meutes de toutous emmerdants (au sens propre, enfin propre, bref !).
Je passe une nuit horrible, cauchemardant de Waterloo en Sedan, honteux pour mon pays, invoquant Sainte Marie et Sainte Myriam, patronnes des chanteurs eurovisionnaires en mission.

Hier dimanche, en fin d'après-midi, je suis à peine consolé par les paroles de Sean Penn et l'ovation qui suit l'annonce de la Palme d'or à Cannes décernée au français Laurent Cantet pour "Entre les murs".
C'est toujours ça de prix.
Mais ça ne fera pas le "prime" sur TF1 dont je rêvais.

La Palme d'Or, c'est mieux que rien.

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