Or, ce placard trouvant aujourd'hui l'utilité qu'il aurait dû avoir - une attribution enfin logique me décochait-on hier soir-, me voilà obligé de le vider entièrement et de me débarrasser de ce qu'il contient.
Il faut être, dans ces cas là, impitoyable : il faut pouvoir déchirer sans états d'âme tel vieux magazine auquel on est censé tenir -mais qu'on n'a pas ouvert depuis qu'il croupit dans le fameux placard-, faire une croix sur ces dizaines de photos, ratées pour la plupart, dont on ne voulait se séparer.
L'esprit s'embrouille : je jette, ou pas ?
Et l'on trouve toujours une excuse pour garder tel vieil souvenir qui ira croupir dans un autre tiroir de la maison, pour y mourir un jour, peu après que l'on aura disparu soi-même.
Mais non, cette fois, on réagit fermement, parsemant le salon de sacs poubelles destinés à recevoir ce trop-plein de vie ; on trouve cependant des choses qu'il ne faut pas jeter, et il faut garder la tête froide : actes de notaire, contrats d'assurance (qu'on a cherché pendant des heures l'an dernier !) et à peu près tout ce qui est répertorié dans les journaux et, maintenant, les sites où l'on vous dit ce qu'il faut absolument conserver pendant 3 ans, 5 ans, et pour toujours.
Quand on se débat avec tout ça, on est ravi d'entendre, en guise d'encouragement (on n'en peut déjà plus) l'interlocuteur du soir dire avec gourmandise : "oh, moi j'adore faire ça !".
Pas trop longtemps, mais un petit moment quand même, on le hait.
Et là, c'est presque fini ; enfin, à demi...
2 commentaires:
Jeter est une forme de jouissance que j'apprécie particulièrement. Et oui, j'adore trier, ranger, classer mes piles de paperasse.
@Kynseker : je sens qu'on va te mettre à contribution, toi !
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