Paresse ?
Je vois que je n'ai rien publié hier, pas la moindre image, la moindre vidéo, le moindre clin d’œil, de ceux, qu'entre les lignes, je décerne fréquemment à mes proches.
Allez, j'avoue : j'étais en phase "dégrisement" après trois jours d'exception.
Mes vieux amis, ceux "d'en bas" ou de Paris, qui me connaissent bien, savent mon peu d'intérêt pour les fêtes de fin d'année et doivent être sacrément surpris de ce revirement, quand je me suis échiné, pendant des années, à toujours m'arranger pour travailler pendant ces périodes.
Alors, nous dirons que ce fut l'exception qui confirme la règle, et je ne sais si cela devra ou pourra se reproduire.
Ah, Paris !
Après tant d'années, une belle adolescence et une époque "jeune adulte" plutôt excitantes, agitées, mais néanmoins insatisfaisantes intellectuellement (même s'il y eut quelques embellies) au soleil de la côte, j'entame ma vingt-deuxième année de "parigot" : j'aime Paris, oui, qui a fini par m'adopter, où je vis en méridional dans un quartier qui s'apparente à un village, dont, paraît-il, je serais devenu une "figure", comme je le fus, pour des raisons bien différentes, à Antibes-Juan les Pins autrefois.
J'aime cette ville capitale où en quelques minutes je peux voguer d'Afrique en vieille France, de la Goutte d'Or à la rue Mazarine, d'une rue sale et malodorante au Café de le Mairie de la place St Sulpice où j'irai boire un chocolat chaud tout à l'heure avec une amie, dans le voisinage probable d'un écrivain connu, puisque nous serons en territoire d'éditeurs.
Je finis même par aimer les désagréments de la vie parisienne, "Rire et chansons" ou "RFI" à fond les haut-parleurs dans un taxi, les "avec ceci" façon Karin Viard ("Paris", de Cédric Klapisch) de la boulangère, la "ville-musée" des bords de Seine où, l'autre jour, nous dûmes, un cher ami et moi, renoncer à la visite du nouvel Orsay, tant la file d'attente était impressionnante.
Nous nous posions dans un café, à l'angle de la rue de Solférino, à deux pas de l'hôtel particulier qui abrite le siège du PS.
Un café et un "crème" pour la modique somme de... 9 euros et 10 centimes (!) servis par un garçon de brasserie typique : on sait que ces établissements (en des temps anciens appelés "bougnats") sont, depuis des lustres, aux mains d'une "famille" issue des plateaux de l'Auvergne ou de l'Aveyron, et que les employés y sont embauchés par cooptation régionale le plus souvent.
Il y a là une sécurité de l'emploi qui aboutit à un service désinvolte, désagréable ; on vous pose vos consommations négligemment, en regardant ailleurs, ce qui ne manque pas de surprendre votre ami provincial, habitué à plus de chaleur en sa Provence (quoique, il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont on accueille le "touriste", un peu plus bas, là d'où je viens...).
Le parisien que je suis est censé éviter ce genre de piège dans lequel on finit toujours par tomber quand, c'était le cas, une pluie inopportune bien que sporadique vous y fait trouver refuge, en attendant le rendez-vous fixé à quelques encablures, mais vous êtes en avance, alors...
On s'arrête chez Gosselin pour faire provision de gâteaux, au milieu de visiteurs étrangers (ici, on entend surtout parler anglais ou japonais) mis en joie par ces gourmandises tellement "françaises".
Mon compagnon est, lui aussi, un fin gourmand, que cette visite met en gaité, yeux brillants, enfant lâché dans la chocolaterie de Charlie !
J'aime faire découvrir les charmes de la ville-lumière à mes visiteurs : aux beaux jours, une halte dans les jardins du Musée Rodin, parmi les statues séculaires, un parcours en flânerie à la Contrescarpe, un thé à la Grande Mosquée...
Et là, je suis sûr que mon provençal se dit : "il faudra que je revienne !"...
Au moment où j'écris, le ciel m'octroie son plus joli bleu car, contrairement à la légende, tenace dans le sud, la voûte céleste n'est pas aussi avare qu'on le croit au-dessus de nos toits.
Pour ses amoureux, Paris, un peu comme Venise, est aimable en tous temps.
Peut-être émettrai-je quelques réserves, un peu plus tard, quand l'hiver se sera décidé à s'installer et que j'aurai à éviter les vols planés sur les trottoirs verglacés du boulevard St Martin que j'emprunte régulièrement pour me rendre au théâtre où j'exerce mes modestes talents.
J'espère toutefois ne pas être devenu l'un de ces parigots arrogants que l'on croise en été dans le midi, en Lubéron, ou à Rome où "notre" réputation n'est guère brillante.
Je me fous comme de ma première Invention de Bach d'habiter la "capitale" et n'en tire aucune vanité, tant nous avons à considérer que les successives décentralisations ont fait de beaucoup de villes de province des lieux de culture dont la réussite est éclatante : Toulouse, Rennes, Nantes, Montpellier, et tant d'autres, sont devenues des exemples magnifiques de la vie culturelle hexagonale.
Mais bon, comme dit la chanson, Paris sera toujours Paris.*
Orgiaques Borgia
Quand on voit la vie du pape Alexandre Borgia, on se dit que Jean-Paul et son successeur Benoît la jouent petits-bras !
Je regarde actuellement la série "Les Borgia", pas la française, mais celle qui vient des Etats-Unis, avec l'excellent Jeremy Irons.
Intrigues, complots, meurtres sur tous les modes, torture, sexe, inceste. Ah, elle était jolie, la chrétienté au faîte de sa gloire et de sa puissance !
J'en ai gobé quatre épisodes d'affilée : c'est très bien fait et filmé par Neil Jordan qui n'est pas manchot ; la distribution ("casting" en anglais) est judicieuse, et l'on peut entendre du Purcell et du Händel, en anachronisme tout à fait acceptable.
J'en suis au moment où l'on sent que la charmante Lucrezia ne va pas tarder à "évoluer", mauvais sang ne pouvant mentir ; ça promet !
Je compte aller jusqu'au bout ce soir, le Caveau de la République ne rouvrant ses portes que demain soir.
J'en frémis d'avance.
Jeremy Irons : brrrr !
* Je me suis pas foulé pour conclure ce paragraphe, n'est-ce-pas ?
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