Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 15 novembre 2011

Diverses et (a)variées

Gourmandises
La mode est aux queues d'écrevisses.
Ce qui était autrefois un mets rare et précieux se trouve aujourd'hui à des prix abordables, si tant est qu'il y ait de nos jours des produits "abordables".
L'ami Geoffroy m'en a préparé hier en un plat de linguine (pâtes longue, fines et plates de De Cecco, les meilleures au monde) en sauce safranée.
Ce diable d'homme est également capable de concocter une salade de pâtes aux aurores pour l'artiste dont il est le factotum : dans le TGV qui les emmène en un lointain gala, ils pourront ainsi éviter la bouffe insipide que l'on sert à une clientèle captive.
Pour son ouanemancho du soir, grâce à ces sucres lents, notre humoriste sera en pleine forme ; d'autant que, rituellement, il s'impose une discipline physique de centurion avant chaque spectacle.
Fin de la rubrique "potins du show bizness".



Tu es mon Berger, ô seigneur !
Excellent documentaire, hier, à la télévision, sur Michel Berger, auteur-compositeur-interprète prématurément disparu en 1992 à l'âge de 44 ans.
J'avoue que, ces temps derniers, je manifestais une certaine indifférence à cette personnalité ; au point que des proches m'abreuvèrent de ses œuvres  pour me permettre de constater ma bévue.
Mea Culpa, donc : le document présenté hier permettait d'apprécier l'apport considérable de cet artiste, musicien avant tout, à la chanson française.
Il y a peu de "mauvais" dans cette œuvre pourtant pléthorique, et l'on pouvait constater, hier soir, à quel point le musicien a marqué de son sceau nos années 80, en chanteur (peu charismatique, il est vrai) mais aussi en fournisseur de "tubes" pour diverses stars, dont, au premier chef, sa compagne France Gall après qu'il eût permis la révélation de Véronique Sanson dès les années 70 : je disais hier à mon co-spectateur combien "Besoin de personne" avait été un choc pour moi, jeune musicien alors, dès la première écoute.
J'avais le tort de penser que les orchestrations ne "tenaient pas la distance" ; or, si cela est vrai pour la plupart des prestations scéniques, les enregistrements en studio supportent très bien les avanies du temps.
Le choix des interprètes, ou les interprètes faisant le choix d'inclure à leur répertoire des chansons de Berger, réservaient quelques surprises : si Balavoine lançait un magnifique SOS, j'étais atterré par le massacre de "Diego, libre dans sa tête", superbe chanson exécutée (c'est le mot !) en live par Johnny : on en riait ou s'en désolait, au choix.
Il y a même de véritables chefs-d’œuvre dans cette production d'envergure : "Cézanne peint" en est un, mal servi sur scène, mais toujours aussi magique dans sa version studio.
Bref, je me flagelle d'avoir méprisé quelque peu (sans excès toutefois), ou plus précisément "oublié" ce très grand talent.
Je le ferai plus, promis.

Enseignements
Je ne sais plus si j'en ai déjà parlé ici : cette année, j'ai tenu à prendre en charge une classe de "petits débutants" (de 8 à 10 ans).
C'est nettement plus difficile que de faire travailler Chopin ou Prokofiev à des élèves avancés.
C'est aussi une lourde responsabilité pour le professeur : il faut être vigilant en permanence car les défauts contractés à cet âge sont rédhibitoires à mon sens.
Je dois aussi veiller à la concentration : ainsi, je ne peux m'empêcher de les faire rire, mais dois aussitôt redresser la situation sans paraître d'humeur cyclothymique, exercice périlleux s'il en est ; je dois aussi veiller à l'unité du groupe : quand l'une rêvasse, le garçon (le plus jeune) a des envies de double-salto peu compatibles avec l'attention requise.
J'y parviens néanmoins, mais tous les lundis, ce cours me laisse épuisé... et heureux ! 

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