Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 8 août 2011

"Out of Africa" : et à la fin, on pleure



Sidney Pollack, décédé en 2008, restera célèbre pour quelques films films marquants du cinéma des années 70-80 : dans "Tootsie" (1982), il offre sur un plateau à Dustin Hoffman l'un des rôles ("féminin" !) les plus importants de sa carrière ; auparavant, en 69, avec "On achève bien les chevaux", il dénonce avec une redoutable efficacité la "barbarie" (le mot est un peu fort il est vrai) des marathons de danse dans l'Amérique profonde.
Trois ans plus tard il donne à Robert Redford, son acteur fétiche, un beau personnage dans un western qui n'en est pas vraiment un : "Jeremiah Johnson", âpres pérégrinations en terres hostiles qu'il (me) faudra revoir : Redford y fut impressionnant, magnifique comme il le fut à la même époque, aux côtés de Brando, dans "La poursuite impitoyable" du grand Arthur Penn.
Les "jeunes", qu'il est amusant de voir découvrir cet acteur essentiel, tombent instantanément sous le charme de ce comédien qui sut également passer derrière la caméra pour consacrer, excusez du peu, le jeune Brad Pitt dans "Et au milieu coule une rivière" en 92.
Redford est Président du fameux festival du film de Sundance et mérite, par là, notre éternelle reconnaissance.

Avec "Out of Africa" en 85, Pollack et Redford remportent sans doute le plus grand succès de leurs carrières respectives grâce à une fresque romantique qui remporta pas moins de 9 Oscar !
Tout concordait pour faire du film adapté des souvenirs de Karen Blixen (Meryl Streep dans l'une de ses plus grandes prestations) un succès colossal : la formidable photo de David Watkin, rendant admirablement la beauté des paysages africains (Somalie, Kenya), une histoire authentique mise en cinématographie par un cinéaste aguerri, une bande originale du grand John Barry à laquelle s'ajoute, notamment, le fameux Concerto pour clarinette d'un certain W.A. Mozart (le disque s'arracha à l'époque !), et ce casting imparable dont il ne faut pas exclure le grand Klaus Maria Brandauer ("Blix", époux de convenance dans le film).
Dennis (Redford) dans son petit avion jaune restera à jamais dans la mémoire d'un cinéma "de luxe", comme la scène où Karen doit faire face à un lion qui n'a pas encore pris sont pedit-déj'.
L'exploit de Pollack, pour cette grosse production "ricaine", est de ne jamais tomber dans le pathos, évitant les écueils du mélodrame, même si la fin du film peut légitimement nous prouver que nos glandes lacrymales sont en parfait état de fonctionnement.
Près de trente après, "Out of Africa", l'histoire d'une parenthèse enchantée et dramatique dans la vie d'une jeune danoise qui n'en demandait pas tant, est encore plus que "visible".
On gardera l'image (et le son) de Mozart sur le phonographe en pleine brousse.
Ce qui n'est pas rien.

 Couple "mythique"

 La découverte des populations locales va bouleverser la vie de Karen Blixen.

L'un des grands rôles de Redford
Image désormais "culte"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un excellent moment de cinéma ! Merci Maître ( 50 ) !

Silvano a dit…

Eh ho, je mesure très exactement 1.72m !