Il est des films qu'on a rangé depuis longtemps au rayon "mythes" de sa mémoire cinématographique.
Pour de bonnes ou, ce qui peut s'avérer avec le temps, de mauvaises raisons.
Il en est ainsi de ce "Facteur sonne toujours deux fois" de Bob Rafelson de 1981 revu hier soir.
Le roman au succès planétaire de James Cain est ici suivi à la virgule près ; et c'est peut-être là que le bât blesse.
Cette noire histoire d'amants diaboliques, devenue le classique des classiques, avait fait l'objet de plusieurs adaptations à l'écran dont on retiendra celle (même titre) de Tay Garnett (1946) avec Lana Turner et John Garfield et surtout celle qu'en donna le grand Billy Wilder en 44 avec Fred McMurray, Barbara Stanwyck et l'immense Edward G.Robinson (Scarface et autres chefs-d'oeuvre).
Plus éloigné encore du roman original, car "transposé" dans la péninsule, "Ossessione ("Les amants diaboliques" in francese, tiens donc !) reprend néanmoins l'argument : comment se débarrasser d'un mari encombrant, laid et tyrannique ?
Dans toutes ces adaptations un dénominateur commun : l'érotisme brûlant qui incendie au fil des pages le roman de James Cain.
Mais l'érotisme est tout en suggestion.
Dans le film de Rafelson, la scène "d'amour-viol" dans la cuisine fit en son temps chauffer les neurones du grand public, peu habitué alors à une exposition aussi explicite d'une relation charnelle.
Le magnétisme de Nicholson, pourtant ici assez bovin finalement, et, surtout, la puissance érotique de Jessica Lange, de nature à réveiller tout volcan éteint, permettent de revoir le film sans déplaisir près de 30 ans après sa sortie.
Mais la réalisation reste académique et l'on pourra préférer le noir et blanc superbe des trois versions citées plus haut.
"Assurance sur la mort" de Billy Wilder
"Le facteur sonne toujours deux fois" de Tay Garnett
"Ossessione" de Luchino Visconti
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