Ce doit être le "café Florian" : Miss Hepburn, émerveillée, savoure le spectacle de la Place St Marc...
On peut s'interroger sur le titre de cette rubrique régulière où se côtoient chefs-d'oeuvre incontestés du 7è art et productions en mode "cinéma du samedi soir" que certains qualifieraient de "nanars".On peut s'interroger, oui, mais si ce "Summertime" (Vacances à Venise) vient s'insérer entre un "voleur de bicyclette" et un "dictateur", c'est qu'il m'a ému, en déclaration d'amour à la Sérénissime jamais égalée.
C'est un film de David Lean de 1955, qui précède dans sa filmographie un fameux "Pont de la rivière Kwai" qui allait engranger les Oscar deux ans plus tard.
Aux grandes superproductions de Lean (Lawrence d'Arabie ou Doctor Jivago), on pourra préférer Oliver Twist ou Brève rencontre, mélo qui n'en est jamais vraiment un.
Avec notre Summertime du jour, même si l'intrigue sentimentale vécue par cette femme "plus toute jeune" incarnée par Katharine Hepburn (qui n'est pas Audrey) tombant sous le charme (on se demande bien lequel...) du "bellâtre" Rossano Brazzi*, peut sembler anodine, on est en face d'un réel hymne à Venise : ce que ressent cette femme découvrant la ville, tous ceux qui ont eu la chance d'y aller et d'y séjourner autrement qu'en touristes pressés l'ont ressenti.
C'est la principale qualité de cette oeuvre mineure dans la carrière de Lean.
Mais c'est beaucoup.
* Brazzi réussit tout de même à faire une carrière internationale dans les années 50, symbole, on ne sait pourquoi, de l'italian lover.
Il parvint à plomber un film de Douglas Sirk, "Les amants de Salzbourg", où il interprète un chef d'orchestre auquel on ne peut accorder la moindre crédibilité.
Je lui en veux terriblement.
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