Le Maroc, même au temps des français coopérants dont nous étions (au début des années 60), a toujours vécu sous influence espagnole.
Sur le terrain vague à côté de l'immeuble où nous vivions à Rabat, des théâtres espagnols venaient régulièrement planter leur chapiteau pour présenter des revues de variétés où se mêlaient chansonnettes diverses et flamenco endiablé pour notre plus grande joie.
Les gamins que nous étions passions ensuite des heures éblouies à reconstituer le spectacle auquel nous avions assisté.
En cherchant bien, je devrais pouvoir retrouver une photo me représentant, à 5 ou 6 ans, affublé d'un pantalon "corsaire" et d'un bandana, tambourin en main.
Dans les idoles que nous adorions sur la toile blanche du cinéma de l'Agdal (quartier des faubourgs de Rabat), il y avait bien sûr Joselito, l'enfant "à la voix d'or", organe vocal qui aujourd'hui m'est aussi insupportable que le crissement d'une craie sur un tableau noir et que je n'aurai pas l'indélicatesse d'infliger à mes fidèles lecteurs.
En revanche, je ne renoncerai jamais à l'infinie tendresse que m'inspirent la grâce, la voix chaleureuse et la beauté de madone de Sara Montiel, star absolue de l'Espagne franquiste.
On n'a jamais su vraiment si cette Violetera qu'elle interprète ici dans un nanar immortel pour moi est une oeuvre écrite par Chaplin pour ses "Lumières de la ville" ou, plus vraisemblablement, l'un de ces airs populaires dûs à d'anonymes compositeurs et qui tournent de places de villages en veillées au coin de l'âtre.
On trouve des traces de ce que je considère comme la plus belle chanson du monde (de "mon" monde) en Italie (les napolitains la revendiquent !) et l'argentin Carlos Gardel en fit l'un de ses très beaux tangos.
L'immense Chaplin serait-il pris, ici, en flagrant délit d'imposture ?
Bon, allez, fuyez ou pâmez-vous avec moi, voici la Violetera par Sara Montiel.
Que ses fidèles de par le monde appellent tendrement "Sarita" :
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