Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
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"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
mardi 6 janvier 2009
Un acteur
En projectionniste du lundi soir, je revoyais hier "Aviator", ce film de Scorsese qui nous plonge dans une période cruciale de la vie d'Howard Hugues, ce milliardaire américain complètement barré qui ne vécut que pour ses deux passions : l'aviation et le cinéma*.
Hypocondriaque puissance 1000, Hugues finit sa vie reclus, immensément riche d'une fortune familiale qu'il mit à rude épreuve tout au long de sa vie, prenant des risques incalculables pour satisfaire ses deux passions, auxquelles peut s'ajouter celle des femmes, puisque notre "milliardaire fou" collectionna les aventures avec les plus belles femmes de son temps : Ava Gardner, Jean Harlow et Katarine Hepburn, entre autres, furent ses maîtresses.
Le film de Scorsese est une vraie réussite, jetant un regard aigu sur la période qu'il embrasse, y insérant des documents d'actualités de l'époque, ne "romançant" guère la vie du personnage principal, et demeurera comme un fort bel objet cinématographique.
On y retrouve ce qui fait le style de ce (grand) cinéaste : sens du cadre (utilisation magistrale du format Scope), et montage astucieux, auxquels s'ajoutent, ici, une exceptionnelle gestion de la couleur, inventive, divisant le film en "actes" aux teintes différentes.
Mais l'idée de génie d'Aviator, c'est d'avoir distribué Leonardo Di Caprio pour le rôle principal.
On est surpris, aux premières images, de le découvrir arborant une chevelure noir-corbeau contrastant avec le bleu incandescent de l'environnement créé par Scorsese.
Puis l'acteur devient Hugues, investi, sidérant de justesse, tenant les promesses de ses premiers films (de "Gilbert Grape" à "Titanic", en passant par un étonnant Rimbaud dans un film assez moyen qui ne marque, justement, que par la révélation d'un jeune acteur prometteur).
Impeccable du début à la fin, portant et porté par le film, Di Caprio nous offre une impressionnante palette de jeu, sans jamais "faire son numéro".
Un exploit.
* Hugues produit notamment pour la RKO, le Scarface de Howard Hawks, dont je disais ici, il y a peu, qu'il était l'un des dix meilleurs films de l'histoire du cinéma, film qui lui valut quelques ennuis avec la censure, film violent et sexuel s'il en est.
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