Le seul dimanche vierge de toute représentation avant longtemps m'a permis d'aller voir le nouveau film de Sam Mendes au Gaumont Opéra (ex-Paramount) dont je recommande la salle 3 pour la qualité du son et de l'image et... pour l'ouverture du double-rideau "à l'ancienne".
Avant que Gaumont reprenne la salle, elle était devenue temple du "blockbuster" en lieu de rendez-vous pour une jeunesse peu angélique ; le citoyen lambda -et le cinéphile encore moins !- évitait d'y mettre les pieds.
La nouvelle direction a trouvé le truc tout bête pour changer de clientèle : la v.o pour tous les films étrangers.
Mendes est le réalisateur de "American Beauty" film préféré de beaucoup dans une génération récente, de ces "Sentiers de la perdition" qu'il convient de revoir pour le hisser à son vrai niveau.
Récemment, il livra sa vision scénique d'un "Cabaret" formidable dont j'ai dit ici le plus grand bien (il y a un lien "spectacles" à droite ; ne croyez pas que je vais tout faire pour vous !).
Ce Revolutionary Road, pour une fois préféré au titre français qui en dit trop, aurait pu glisser sur les pentes battues du "mélo" ; c'est en virtuose que Mendes évite tous les poncifs pour nous narrer le destin d'un couple dans l'Amérique des années 50.
La narration est efficace qui ne laisse rien pressentir du drame final, en un subtil crescendo qui évite le piège possible : distiller l'ennui chez le spectateur.
En d'autres mains c'eût été inévitable.
Ici, conduit de manière experte, le scénario au petit point ne nous lâche pas une minute, porté par une distribution imparable, en tête de laquelle Kate Winslet confirme si besoin était son immense talent.
Son partenaire, ce cher Di Caprio, semble légèrement en deça mais c'est parce qu'il joue "juste" ce personnage dont le principal défaut est le manque d'envergure.
Il doit être difficile, d'ailleurs, d'endosser ce genre de rôle quand on est ce que l'on appelle en terme si galvaudé de nos jours une "star".
Il faut souligner la composition en second rôle de la grande Kathy Bates (oui, celle de Misery !) en voisine "gentille" et (donc ?) insupportable du jeune couple.
Mendes transcrit formidablement le climat des 50's, faisant immanquablement penser, dans la forme, au très beau film de Todd Haynes "Loin du paradis" qui fait partie de mes 127 films favoris...
Le public parisien (français ? on le saura plus tard) fait un gros succès de ce film qui ne fait aucune concession aux "modes", se contentant d'être émouvant, sincère, prenant, ce qui suffit amplement à mon bonheur.
La diffusion des bandes annonces m'a permis de voir celle du très attendu (par moi également) nouveau film de David Fincher ("Fight club", "Seven", "Zodiac") "L'étrange histoire de Benjamin Button"* avec le très grand Brad Pitt et la non moins grande Cate Blanchett.
Des stars, quoi.
*Le 4 février
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