Le grand oral du président, hier, sur 2 chaînes et quelques (ce qui ne s'était pas vu depuis les interviews de De Gaulle par le fayot Michel Droit !) est réduit par les médias, une fois de plus, à la forme : combien de téléspectateurs de moins que la fois précédente (ben , beaucoup moins, tiens), comment l'avez-vous trouvé, le costume, le bronzage, le changement d'attitude (dont on sait bien, si tous nos neurones fonctionnent, que c'est du pipeau) ?
Ainsi, quoi qu'il fasse, notre guide luminescent est réduit à l'image et à elle seule.
Car sur le fond, un vide sidéral, et pire, comme le disait sœur Ségolène ce matin, une méconnaissance crasse des dossiers : ce monsieur qui fut pendant de (si) longs mois ministre de l'intérieur confond donc "naturalisation" et "régularisation" !
Je le cite : "la fiche de paye ne vaut pas titre de séjour. Ou alors, il faut que le Parlement vote une loi consistant à dire que toute personne qui a un contrat de travail en France a vocation à être Français". (...) "On ne devient pas Français parce qu'on travaille dans la cuisine d'un restaurant, aussi sympathique soit-il"
Donc, le président de la République française est soit un ignorant de la loi qu'il brandit comme un sceptre, soit un petit malin qui adresse une nouvelle fois, comme il le fit pendant sa campagne électorale, des signes de connivence à son électorat le plus extrémiste.
Parce que, ce que ces pauvres travailleurs demandent, banane, c'est pas une carte nationale d'identité, non, juste un titre de séjour pour continuer à bosser dans des secteurs où les "nationaux" ne se bousculent pas au portillon.
Ce qui fait peine, aussi, mais faudrait pas me pousser beaucoup pour que ça me mette en rage, c'est que Martin Hirsch se dit content sur un RSA annoncé (ça, il sait faire !) pour 2009 et chiffré entre 1 et 1,5 milliards d'euros (on admirera la précision!), alors que le Hirsch en question disait que le double serait nécessaire !
Et on le trouvera où le blé, M'sieur le président ?
Ben, voyons : la prime pour l'emploi !
Prendre aux pauvres pour donner aux pauvres, fallait le trouver.
Sinon, selon l'inévitable sondage, si le showman n'a pas convaincu cette fois, il se trouve 67% de français pour le trouver "courageux".
Défense de rigoler.
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