Les élèves du lycée professionnel de ma rue, ce matin, font la révolution.
Une corde symbolique barre l'entrée de l'édifice ; il y a une banderole ornée de l'inscription (sans faute) "laissez nous nos profs".
Il a fallu toute l'acuité de mon oreille "absolue" pour faire la différence : ces jeunes gens s'exprimant habituellement en hurlant, il fut difficile, de mon intérieur ouaté, de comprendre qu'il s'agissait aujourd'hui d'une manif qui dura un bon quart d'heure.
Le calme semble revenu, ces féroces rebelles, maintenant désœuvrés, ne sachant vraiment que faire de ce lundi blafard où la météo nous promet quelques averses.
Mai 68 n'en finit pas de se répandre sur les ondes.
Ce matin encore, Daniel Cohn-Bendit, autrefois nommé "Dany le rouge", était l'invité matinal de France Inter.
Il eut à commenter un "quartier libre" où un jeunot de 18 ans, militant de la LCR, se définissant, lui, comme "vrai révolutionnaire" lui reprochait, en somme, d'avoir vieilli, abandonnant son idéal, devenant un bourgeois réformiste.
Crime absolu, "Dany" a voté "oui" au référendum sur la Constitution de l'Europe.
En quelques secondes, l'ex-leader de 68 n'eut aucun mal à administrer une leçon d'histoire.
Je pourrais aussi rappeler qui était ce Trotsky dont certains osent encore se réclamer, y compris le brillant (médiatiquement) Mélenchon qui pense saisir une opportunité en défendant la Chine, où sévit, faut il le rappeler, un régime totalitaire.
Mais bon, on trouve les créneaux que l'on peut.
Je ne veux pas être perfide, mais à ceux qui se demandent pourquoi Mélenchon est toujours au PS, je rappellerai simplement que ce trublion est sénateur.
Je vous laisse supputer.
C'est le problème avec les gens qui "passent" bien "en télé" : ils vous débitent des âneries, refont l'histoire, noient leurs propres contradictions (maoïstes et trotskystes furent les pires ennemis, d'idéologies diamétralement opposés !) dans une rhétorique propre à épater les téléspectateur moyen.
Le champion dans ce domaine est devenu président de la République.
Souvenez-vous : il n'y a pas si longtemps, juste avant qu'il ne confie ses pensées de rasage, nous étions nombreux à être admiratifs devant ce petit homme qui mouchait à la fois Le Pen et Tarik Ramadam sur France 2.
On disait "ce type est "bon" en télé, quel talent, et tout et tout" : le résultat est là et bien là.
La fantastique machine de communication de l'Elysée semble s'être enrayée : le mot d'ordre "il a changé" distillé dans les médias lèche-bottes (cf. L'Express, c'est pas triste !) n'a eu apparemment aucun effet sur l'opinion.
La "classe" de la "première dame" (de quoi ?) qui a tout de même tombé le manteau à Buckingham (fait chaud, hein ?) n'a, d'évidence, pas convaincu les sondés auxquels, peut être, enfin, espérons-le, on "ne la fait plus".
Mais j'imagine les séances de "brainstorming" sous les ors du palais pour trouver le truc, coco, qui fera redémarrer un système qu'ils croyaient imparable.
Faites chauffer les neurones !
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