Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
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"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
mardi 25 mars 2008
Elah, ça fait mal ?
Si vous avez vu le film ou le voyez un jour, vous me rendrez justice de ce titre car les concepteurs de cette production américaine ne pouvaient savoir que la traduction de certains dialogues pouvait aboutir à ce jeu de mots très "frenchie" qui donc, sans fausse modestie, vaut mieux que sa première lecture.
Contrairement au cinéma français qui, les décennies passant, n'a pas encore produit LE grand film de fiction sur la guerre d'Algérie, Hollywood n'hésite jamais à traiter à chaud les grands évènements de notre temps.
Ainsi l'horreur du Vietnam a donné naissance à une multitude de films dont les ultra-célèbres "Voyage au bout de l'enfer" de Cimino ou "Apocalypse now" de Coppola.
Reconnaissons donc un courage certain à ces cinéastes d'outre-Atlantique qui n'hésitent pas, souvent, à critiquer avec virulence la politique de leur pays.
"Dans la vallée d'Elah", réalisée par l'un des principaux collaborateurs de Clint Eastwood, Paul Haggis, dénonce l'abominable gestion de l'occupation U.S. de l'Irak après l'invasion de ce pays soupçonné à tort de détenir des "armes de destruction massive".
Les similitudes avec la guerre du Vietnam sont flagrantes, les G.I. pataugeant dans un bourbier inextricable.
Le film de Paul Haggis, sous couvert d'enquête policière, se veut donc dénonciateur de l'horreur, de l'injustice, de la cruauté, de la folie de ces jeunes hommes confrontés à des évènements qui les dépassent.
C'est en soi louable, mais traité d'une manière quelque peu pataude avec des références incessantes à la bible et à la "nation" américaine, car faut pas non plus exagérer.
L'acteur américain "inévitable" du moment, Tommy Lee Jones, est excellent comme d'hab, mais sa partenaire Charlize Theron inspire quelques réserves : on a envie de dire "qu'est-ce-qu'elle joue bien !" et ça c'est très "actrice américaine" d'aujourd'hui, avec cette espèce de jeu "efficace" qui oscille entre l'appuyé et le sobre-à-tout-prix, genre "regardez comme je réfléchis, voyez mon air pénétré" et on s'attend parfois à voir apparaître une petite "ampoule j'ai-une-idée" comme dans les b.d.
Bref, j'ai du mal avec ce genre de jeu très "série".
Heureusement, dans un second rôle, Susan Sarandon vient mettre son grand talent au service de cette production assez rusée.
Evidemment, on est loin de passer un mauvais moments, bien que n'étant pas dupe du procédé scénaristique quelque peu balourd, mais c'est bien parce que c'est lundi de Pâques et qu'un "Spécial Disco" avec Amanda Lear ne nous fera pas allumer une télé de plus en plus souvent muette.
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