1972.
Comme je l'ai raconté, l'envie de chanter me gagne peu à peu au fil des bals que le groupe Impact anime dans les fêtes locales comme la Saint Julien de Biot ou, même, la fête du Parti Communiste dans le parc du château de Nice.
Je ne sais trop, à cette époque, ce que je veux réellement : j'écris deux ou trois chansons originales "en français" pour le groupe, dont, l'une, transgressive, s'appelle "Les fleurs de pavot".
Le texte en est très "ado-anar", avec des références à Baudelaire, et prone l'amour libre et la fumette, alors qu'aucun d'entre nous ne s'y adonne, mais, bon, "ça fait moderne" !
Je rencontre alors Bernard Vadon, journaliste à Nice Matin (grande référence de la presse !) qui a très envie de faire mettre en musique des textes nés d'une déception amoureuse.
Je prends cela comme un exercice et pose des notes sur des textes un peu trop "littéraires" que nous voulons "vendre" à des chanteurs(ses) connus(es).
Mon instinct me souffle que nous ne sommes pas sur la bonne voie, et qu'il faut écrire ensemble et non partir de paroles existantes.
J'ai un peu de mal à en convaincre Bernard qui a tant de douleurs couchées dans ses cahiers, mais y parviens enfin et nous accouchons d'une belle chanson, "Passe le manège", valse lente qui s'emballe progressivement.
Chanson très "classique" dans la forme qu'on dirait écrite par des auteurs de 40 ans (des vieux, quoi !) que Cora Vaucaire appréciera sans toutefois la mettre à son répertoire.
Dany Dauberson est une chanteuse en fin de carrière qui connut son heure de gloire dans les années 50/60, notamment en enregistrant les "Feuilles mortes" car, à l'époque, les chanteurs n'avaient pas l'exclusivité sur les chansons.
Voix puissante, presque virile, du métier, Dany "tourne" encore dans toute la France, et se produit notamment pour le public bcbg des casinos.
Elle craque sur "le manège" et l'emporte avec elle en tournée : au Casino de Cassis, elle présente les auteurs (nous) au public qui fait un vrai succès à la chanson.
Encourageant.
L'envie de chanter moi-même me taraude, mais Bernard vise plutôt le succès immédiat via la Sacem, en "vendant", donc.
C'est alors que sur une musique que j'ai écrite, et des indications que je lui donne, Bernard écrit un texte intitulé "La faute à personne".
Cette chanson a une histoire.
A suivre.
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