Bien sûr, j'aurais préféré des retrouvailles plus intimes avec lui : nous étions 17.000 hier soir au POPB, et, à ces concerts gigantesques, je préfère nettement la proximité de salles à dimensions humaines.
Le retour savamment orchestré de l'enfant prodigue de la chanson française (de la "pop" française est mieux adapté) a suscité un engouement qui en a surpris plus d'un : dans cette foule se confondaient toutes les générations, et je pensais à ce que m'en disait un ami la veille "il y aura surtout des gens de notre âge, on ne l'entend plus guère que sur "Nostalgie"...".
Erreur : comme je le pressentais, ces chansons solides ont traversé les époques parce qu'elles relèvent plus de la pop-music que de la "variété" comme on disait au temps de Guy Lux (qui ça ?), parce que Polnareff, c'est avant tout un style, une patte, un perpétuel dérangement.
Plus de deux heures durant, le revenant, pas encore tout à fait "papy du rock", a donné un panorama complet d'une carrière jalonnée d'énormes succès dont quelques réels chefs-d'oeuvre : "Le bal des Laze", bien sûr, "Love me please love me", évidemment, "Qui a tué grand-maman", forcément, "La mouche", absolument.
En rappel, au piano solo (dont il joue, euh, par charité je dirais maladroitement) une "Ame caline" en chanson parfaite.
L'homme est resté froid, parvenant tout de même à créer par instants une vraie complicité avec cette foule sentimentale, heureuse de le revoir au pays, qui fait choeur avec lui pour "La poupée qui fait non" ou un "On ira tous au paradis" en forme de karaoké, au cours de laquelle des milliers de lunettes en feuille d'aluminium descendent sur la foule.
Le spectacle est digne de ce "come back" tant désiré : lumières impressionnantes, et surtout , c'est rare, bien réglées, écrans en fond de scène donnant des images toujours en situation, sonorisation énorme (une marque de bouchons d'oreille fait sa pub avant le spectacle !).
Le groupe, essentiellement anglo-saxon, "tourne" admirablement, très Rythm and Blues (ne pas confondre avec le R&B bubblegommesque actuel !) ou Hard Rock par moments, soutenu par un batteur et un percussionniste virtuoses.
Les choristes, en mode Gospel, donnent une leçon de professionnalisme à chaque instant.
Enfin, le chanteur : on a beaucoup glosé, dans les milieux professionnels, sur sa capacité à "assurer"; Polnareff en aura surpris plus d'un par une voix qui n'a rien perdu de son timbre particulier et qui révèle une belle étendue, une vraie puissance jamais prise en défaut tout au long de ces deux heures en générosité.
"Polna" n'a jamais été un "showman" : il n'est pas Johnny (et tant mieux !) et la qualité de ses compositions se passe de contorsions.
La seule déception aura été la découverte de deux nouvelles chansons, d'une qualité médiocre qui donnent à penser que la Californie, ses piscines et ses salles de "muscu" ne sont guère propices à l'épanouissement du génie artistique.
Polnareff semble donc condamné à ce genre de "best off".
De cette qualité toutefois, on en redemande.
2 commentaires:
D'après une source proche "hurlante", il parait que tu devais en faire "1 ou 2 lignes" sur ton blog...
A bon entendeur... :-)))))))
Finalement, j'ai opté pour 2 ou 3 lignes, abondance de biens ...;-)
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