Certes, la fille de F.F. a signé un "Lost in translation" agréable quoique largement surestimé, mais ici, elle se contente de survoler gracieusement un sujet qui mériterait moins de légèreté. On feuillette (parfois avec ennui, disons le) un bel album de table basse aux couleurs, euh, chatoyantes, agréablement sonorisé (quoiqu'un peu "frontal", comme on dit dans les gazettes spécialisées ). Avec un niveau, disons, d'une classe de 5ème d'antan, on en sait à peu près dix fois plus que ce que le film voudrait nous apprendre. La Révolution française ne s'est pas faite en un jour : elle puise ses sources tout au long du siècle des lumières et résulte d'un accroissement de la pauvreté alors que la classe dirigeante s'enrichissait de façon éhontée. Dans le film, il est vrai, la Coppola s'attarde complaisamment sur le luxe de Versailles façon "Fashion tv" et l'on n'ignore rien de la garde-robe et de la collection de pompes de la greluche en rôle-titre. Bardamu, par ailleurs, écrivait que le film lui donnait une furieuse envie de macarons : je crois qu'il m'en a écoeuré pour la vie, quant à moi. Ce film est bien joli, mais creux comme une chanson d'Hélène Segara. S'arrêtant lors du piteux épisode de la fuite à Varennes, au moment où tout commence en fait (revoyons le film d'Ettore Scola et apprenons ce qu'est le cinéma), il effleure tout : la montée de l'état de révolte, je l'ai dit, mais aussi la liaison avec Fersen, ignorant même l'affaire du collier révélatrice de l'état de déshérence du régime. Rien de rien, donc, dans cette sorte de kaléidoscope sur fond de musique pop branchouille destinée à séduire un public de consommateurs qui se contrefout sans doute de l'histoire de France et certainement, hélas, du cinéma. Pitoyable.
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