Il y a longtemps que je n'avais eu à subir les croustillements et déglutitions concomitantes des engloutisseurs de pop corn au cinéma : les films que je choisis et les salles qui les projettent m'épargnent la plupart du temps ce genre de désagrément.
La présence de popcorneurs acharnés, hier, aurait dû suffire à m'alerter sur la qualité du film que j'avais choisi, me basant sur les précédentes productions de ce cinéaste chinois.
Popcorn rimerait donc avec navet ?
Le maïs floqué et les répercussions sonores sur l'oreille interne lors de sa mastication n'existeraient que pour masquer le vide de certaines productions ?
Il y aurait matière à thèse ou à colloque en Sorbonne.
En l'occurence, lors de cette séance, c'est une maman et son petit garçon, mes voisins de fauteuils, qui sont venus troubler le "rien" du film qui actuellement fait courir les foules avides de maïs pas encore transgénique.
J'en veux énormément à cette maman inconsciente : d'une, on ne file pas cette saloperie à un gamin sous prétexte qu'on a soi-même une envie irrépressible d'en déguster alors que, je sais pas, moi, il existe des confiseries molles, silencieuses, puisque de toutes façons il faut bien que nos enfants deviennent obèses...
De deux, on n'emmène pas un môme de cet âge (7-8 ans ?) voir un pareil festival de têtes et de membres tranchés, un tel déluge d'hémoglobine, lequel gamin, d'ailleurs, passera les deux tiers de la séance à détourner son regard de l'écran et à pousser des hurlements terrifiés (je n'exagère pas).
Gamin, mon voisin de cinoche, tu ne sauras jamais à quel point, hier, tu éveillas en moi un fort sentiment de compassion au point que, te voyant recroquevillé dans ton fauteuil sous les coups de haches et sabres divers de tes agresseurs cinématographiques, je sentis affleurer des larmes de pitié et de colère mêlées.
Maman, sois sympa, informe toi avant d'imposer un tel spectacle à cet enfant que tu chéris sans doute : ne l'emmène pas voir un film juste parce que tu as lu dans "Le parisien" qu'il attirait un max de spectateurs en première semaine, écrasant François Ozon sur son passage.
Ne fais pas comme moi, qui avais apprécié les poignards volants, leur forêt de bambous, cette poésie, cette beauté formelle, cette mise en couleurs, ces beaux acteurs virevoltants.
Bref, renseigne toi, et, par amour pour ton enfant, interdis toi cette "Cité interdite" qui, de surcroît, d'un point de vue purement cinématographique, n'est qu'un vaste supercherie.
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