Les grands classiques qui vous poursuivent (Stagecoach-La chevauchée fantastique), les chefs-d'oeuvre incontournables (Rio Bravo, L'homme qui tua Liberty Valance), l'ironie flamboyante de Leone (Le bon, la brute et le truand), les condensés de bonne humeur (Vera Cruz) marquent à jamais le genre le plus éclectique du cinéma.
Les films précédents des frères Cohen étaient empreints d'un humour cynique (Fargo ou No country for old men) que l'on ne trouvera pas ici : le parti-pris est la résurrection d'un genre délaissé dont on peut dire (merci les frangins) que, contrairement à ce qu'on a voulu croire, il a encore de belles ressources.
Comme à chaque fois que je me laisse aller au scepticisme, je me refais le film quelques heures plus tard dans la nuit qui, c'est bien connu, porte conseil.
Me reviennent alors ces images magnifiques de Roger Deakins, la révélation d'une incroyable gamine, Hailee Steinfeld, 13 ans, la composition d'un Jeff Bridges qui ne tourne pas souvent et pas avec n'importe qui.
Les frangins, ici, s'appliquent (un peu trop ?) à sublimer un nanar des années 60 dont ils reprennent la trame, lui donnant plus d'épaisseur en centrant leur histoire sur le personnage de cette gosse acharnée à retrouver l'assassin de son père, aidée dans sa quête (et contre espèces sonnantes) par un marshal alcoolo, paillard, désabusé, sale, incarné par un Bridges devenu mythique avec The Big Lebowski.
Les frères Cohen réussissent finalement leur pari, délaissant pour une fois leur humour grinçant, nous offrant un moment de cinéma qu'il faut absolument goûter sur écran large.
En cela on leur doit gratitude, même si l'on peut s'étonner de l'avalanche de critiques dithyrambiques qui saluent un film qui n'est qu'excellent.
Pas plus, pas moins.
Faut-il y aller ?
Oui.
Et revoir, après, "Impitoyable" de Clint Eastwood...
Deux grands acteurs : Jeff Bridges et Hailee Steinfeld
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