Le dernier matin à Rome, livré à moi-même pendant que mon compagnon de voyage était parti en pèlerinage à Cineccità (où l'on ne peut rien visiter, soit dit en passant), après avoir acquis, Via Cavour, pecorino romano, parmigiano reggiano et autre provolone (des fromages divins), j'ai gravi ces quelques marches qui me tendaient leurs nez, et entrai dans l'une des mille et une églises de la capitale italienne.
J'y découvris, mené cette fois par le hasard, ce mausolée de Jules II (pape guerrier) érigé à la gloire de ce pontife belliqueux par Michel Ange : son Moïse en majesté est absolument sidérant.
J'ai appris tout jeune l'histoire de Jules et de Michel Ange par une superproduction intitulée "L'extase et l'agonie" réalisée en 65 par Sir Carol Reed.
Dominé par la solide interprétation de Rex Harrison (My Fair Lady) en pape et de Charlton Heston en Michelangelo, le film raconte la lente élaboration de l'oeuvre la plus connue du génial artiste, la plus visitée, le fameux plafond de la Chapelle Sixtine.
La souffrance du créateur y est fort bien traduite : la pression exercée par son papal commanditaire, les traquenards ourdis par ses détracteurs (mais on ne dit pas, dans ce film "familial", que le principal reproche qui lui était fait était de préférer les jeunes hommess aux femmes), la rivalité avec un Raphael plus à l'aise dans les intrigues vaticanesques, les subsides qu'il faut sans cesse quémander pour poursuivre l'oeuvre...
Certes, le film (qui débute en documentaire pédagogique très bien fait) ne fait guère dans la dentelle et l'on a quelquefois l'impression d'avoir affaire à un client et à un artisan chargé de la réfection d'un salon sur le mode "alors, ça avance ?", mais la vision du film (tourné en 70 mm) sur écran géant a laissé quelques traces dans mon imaginaire.
C'est dire que l'impressionnant Moïse et son environnement (le mausolée, dans le film, fait partie du taf) ont quelque peu remué de vieux souvenirs et que je vais revoir sous peu ce film imparfait mais, comment dire, luxueux.
Le mausolée de Jules II et son Moïse dans la basilique San Pietro in Vincoli.
Initialement prévue pour surmonter le tombeau du pape à St Pierre, elle fut finalement, après quelques déboires, transférée en ces lieux.
Le prodigieux travail (exécuté de 1589 à 1596 à peu près) de l'artiste est époustouflant :
fichtre, quel boulot !
Agrandir en cliquant dessus.
The agony and the ectasy, de Carol Reed, 1965, bande-annonce :
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