On assiste actuellement à une percée des partis nationalistes dans toute l'Europe.
La montée de l'extrême-droite accompagne depuis la nuit des temps les périodes de chômage et les périodes de crise économique.
La nouveauté, c'est que les partis bruns, pour séduire, se donnent l'apparence de la respectabilité et du modernisme.
La fille de Le Pen symbolise, chez nous, ce fascisme moderne revêtu des atours de la normalité.
On lira, pour s'informer, le verbatim de son discours au congrès du FN qui vient de la porter à sa présidence : tous les thèmes jadis développés par son paternel, même après ravalement de la façade, en forment la quintessence.
Sarko est bien grugé dans l'histoire, qui voulait récupérer les voix extrémistes (celles-là même qu'il absorba en 2007) : avec ses pitoyables tentatives de l'été dernier, il n'a fait que redonner vigueur au parti de la maison Le Pen.
Marine Le Pen me semble tout aussi dangereuse, si ce n'est plus, que son géniteur : elle vocifère moins, emploie un langage plus "jeune", s'efforce d'éviter les dérapages même si sa récente sortie sur une France "occupée" rappelle les saillies douteuses de son père en d'autres temps.
Il y aura quelques règlements de comptes au FN dans la perspective de la campagne de 2001.
En coulisses, l'ancien "para" d'Algérie ne restera pas inerte, laissant, en vieux routard de la politique, sa fille chérie peaufiner son image de fasciste au visage avenant.
En dénonçant l'héritage de mai 68, en aggravant les exclusions, en affichant sa proximité avec les puissances du CAC 40, en faisant de "l'intellectuel" une cible par pure démagogie, le triste sire qui nous gouverne aura fait le lit de la pire des saloperies
On entend ça et là que ses manoeuvres se retournent contre lui : c'est contre la démocratie que se dresse ce parti brun qui ne va pas manquer de séduire un électorat populaire exaspéré.
Il faudra, à gauche, une large union pour contrer cette ignominie.
Si se représente la situation douloureusement vécue de 2002, une certaine gauche portera une lourde responsabilité.
Pour l'heure, on attend du PS, avant qu'une personnalité ne soit issue de "primaires" dont on souhaite qu'elles ne soient pas une fausse bonne idée, un programme de rupture avec le sarkozisme en décrépitude, un projet cohérent qui fasse d'une juste répartition des richesses sa ligne de conduite.
Les gauchistes n'y trouveront bien sûr rien de bon; ce sera tout de même porteur d'espoir.
Croisons les doigts.
Italie, été 2010
Photo SylGazette
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