Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 27 janvier 2011

Faits divers d'hiver (je me suis foulé, là, n'est-ce-pas ?)

Sûr qu'un antibois (ou un niçois, je ne suis pas raciste) qui arriverait ces jours-ci à Paris conforterait ses a-priori sur le climat de la capitale -oh putaing, comment tu fais pour habiter à Paris, il fait jamais beau là-bas, etc.- .
La grisaille qui nous enveloppe est de nature à ébranler les plus enclins à l'optimisme dont je suis.*
Cette ambiance londonienne (ciel quasi anthracite + bruine permanente) est de nature à favoriser dépression, agressivité, impolitesses ("incivilités" en langage journalistique) et autres charmes de la vie en société dans cette capitale qui n'en est pas moins l'une des plus belles villes de la planète.
On sait que le manque de lumière affecte le moral de l'être humain et, pour le coup, on est sacrément frustré.
En ce qui me concerne, ça me donne des accès de flemme peu propices à l'accomplissement des tâches qui se bousculent en ce mois de janvier, lesquelles concernent principalement l'Atelier Musical.
Dès cet après-midi, je retourne "faire rire" au Caveau de la République.
Je vais me traîner mollement jusqu'au théâtre, écouteurs vissés dans le conduit auditif (un petit Bruckner de saison ?), où je sais qu'en fin de compte, telle une mécanique en récurrence, je vais me rallumer le temps d'un spectacle.

Hier soir, dans un Théâtre de Paris bondé, j'ai revu le spectacle de Stéphane Guillon que j'avais fort apprécié l'an dernier au Déjazet.
La salle était si bien remplie que je fus séparé de plusieurs rangées de ma compagne d'un soir, ma copine Véra Belmont qui découvrait pour la première fois sur scène le trublion médiatique.
L'artiste était visiblement moins à l'aise sur cette très grande scène que sur celle du mythique (!) théâtre du Boulevard du Temple.
Dans la loge, nous l'avons trouvé épuisé après cette heure quarante de performance : il en convenait, les déplacements incessants dans ce grand espace demandent de "mouiller sa chemise" plus qu'à l'accoutumée.
Je ne reviens pas sur sa prestation dont j'ai déjà dit ici le plus grand bien, à quelques petites réserves près, notamment que son éviction de France Inter ne me semble pas mériter le temps qu'il y consacre.
Je pense que le mépris convient mieux face à ces valets du pouvoir (oui, je "mélenchonnise" parfois) qui l'ont évincé.
Pour le reste, ses sketches sur les prison françaises (une honte nationale !), son entrevue avec Dieu, son soliloque de patron du CAC 40 évoquant cette crise qui n'a pas atteint les millionnaires, sont des moments d'anthologie.

Il fait un temps de cinéma (il fait toujours un temps de cinéma).
A la maison, j'ai vu, seul, un film qui est vraie bonne surprise : ça s'appelle "Nannerl, la soeur de Mozart" de René Féret, qui a dû faire beaucoup moins d'entrées que n'en accumulera "Rien à déclarer" le nouveau film de Dany Boon dont personne ne parle (!).
Ce "petit" film, passé totalement inaperçu l'an dernier est un vrai bijou.
J'y reviendrai avec un billet spécifique.

J'ai redécouvert par le biais de la chaîne TCM le chef d'oeuvre de Frank Capra "New-York Miami" avec Claudette Colbert et Clark Gable, lequel mériterait de figurer dans mes "meilleurs films du monde".
Cette comédie-histoire d'amour est incroyablement indémodable; c'est cela la magie de Capra : vous pouvez revoir mille fois "La vie est belle" (ne pas confondre avec le Begnini éponyme), "L'homme de la rue" ou "Mr Smith au sénat", c'est toujours une source de bonheur.
Idem pour celui-ci qui vous emporte "ailleurs" pendant une heure et demie.

En bonne compagnie, je me suis "refait" "Cheyenne Autumn" ("Les cheyennes" chez-nous) d'un John Ford au crépuscule de sa carrière et de sa vie.
Le grand cinéaste fait ici en quelque sorte son mea culpa, dénonçant l'attitude de l'armée américaine (qu'il a par le passé tant exaltée) dans le règlement du "problème indien".
Si le film traîne un peu en longueur, il permet de mieux comprendre tout un pan de l'histoire des Etats Unis, longtemps occulté par le cinéma.
Pour nous permettre de respirer, Ford, avant l'entr'acte, nous offre une scène teintée d'humour, euh, "fordien", avec un James Stewart épatant comme toujours en Wyatt Earp cynique et distancié à souhait.
Ce n'est pas le meilleur Ford, mais ce n'est pas rien.

Vu aussi, d'un oeil, deux films français (prêtés) "Bus Palladium" et "Ensemble nous allons vivre une très grande histoire d'amour" (ce titre!).
Mais là, je n'ai rien à déclarer.

New York - Miami (1934)
Qu'est-ce qu'un "chef d'oeuvre" ?


* Un vieil ami m'a téléphoné hier "d'en bas", là où le soleil brille plus souvent, pour me demander si j'allais bien : l'image animée d'un gros minet assommé que j'ai insérée dans la colonne de droite l'avait inquiété !



 

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