On gardera en mémoire l'ambiance ouatée qui régnait sur la capitale, en contraste saisissant avec l'habituel tumulte.
On se souviendra des rodomontades de l'ineffable Hortefeux, assurant qu'il redoublait les effectifs de police quand on eût préféré voir sableuses et saleuses au travail !
On se gaussera de ces reportages sur la neige occupant la majeure partie des journaux télévisés, comme s'il se fut agi d'une catastrophe nationale.
Il neigeait en fin d'automne comme en hiver, et ça, coco, c'est du scoop, c'est de l'évènement, du nanan pour le 20 heures !
Certes, pour se mouvoir hier soir -faut bien aller jouer !- il fallait s'armer d'un déambulateur à crampons, prévoir que les métros rouleraient à fréquence ralentie, puisqu'on daigna nous expliquer que les machinistes peinaient à gagner leur lieu de travail...
Ces péripéties climatiques auront eu au moins le mérite de casser le rythme routinier de notre vie citadine.
On pourra s'inquiéter de ce qu'il adviendrait en cas de crues de la Seine semblables à celles de 1910 qui touchèrent une population beaucoup moins engoncée dans le confort moderne que nous ne le sommes.
Ce matin, le calme est revenu sous un ciel bleu; mon voisin armé d'une pelle déglace le trottoir devant l'immeuble, les vociférations des lycéens, en bas, ne sont plus assourdies par l'atmosphère cotonneuse de la veille, la circulation reprend ses "droits" sur l'artère voisine entre deux hurlements de sirènes de pompiers transportant peut-être quelque vieille dame ayant chuté sur la chaussée : on prendra des nouvelles dans "Le Parisien", journal populaire qui accorde une place de choix aux faits divers et aux rubriques "people".
Rassurez-vous bonnes gens, le drame a été évité; la France a eu peur : il neigeait sur Paris !
Mais tout cela ne nous empêche pas de nous interroger : y'aura-t-il de la neige à Noël ?
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