Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 8 décembre 2010

Automneries (hivernales)

Ma bonne dame, c'est pitié que de voir Paris sous les averses de neige en ce début décembre pendant "qu'en bas" on frôle des températures printanières; trop injuste.
C'est cette météo inhabituelle qui aura empêché sans aucun doute les français de se ruer sur leurs agences bancaires pour y retirer leur (supposé) pécule à l'initiative de l'ex-footballeur Eric Cantona.
Sympa, l'ex-joueur-star : un rebelle de toujours dont les coups de gueule font nos délices médiatiques, en délires crypto-anarchistes qu'on cautionnerait volontiers si l'homme à l'accent-musique n'était un paradoxe vivant.
Dénoncer un système dont on profite à s'en gaver relève en effet d'une flagrante contradiction.
C'est la mère Bachelot qui, hier, pour une fois bien inspirée, a "taclé" le personnage dont la compagne beurre ses épinards en faisant la pub... d'une banque, l'Eric, lui, revenant actuellement sur les devants de la scène en réclame pour les rasoirs Bic qui lui a certainement rapporté quelques pépettes !
Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, le bons sens populaire (dit-on !) ayant prévalu dans cette affaire en odeur d'extrême-gauche-caviar assez incongrue.
Le seul mérite de cette farce aura été de mettre l'accent sur la responsabilité des banques dans la crise, secourues par des états-providence sur lesquels les libéraux de tout poil aiment à tirer à boulets rouges.
Si on écoutait le collectif "Sauvons les riches", hier, on retirait son (peu de) fric de sa banque privée et on le mettait dans la seule banque encore "nationale" (et si peu !), laquelle banque "postale" ne connait pas la signification du mot "découvert" et, d'après ce que j'en sais, sanctionne impitoyablement le moindre dépassement.
Meilleur conseil de ce même collectif (émanation d'Europe Ecologie), changer vers la NEF ou le Crédit Coopératif, voir ici : http://jechangedebanque.org/
Il est certes permis de rêver d'une gestion plus juste de l'économie, de la souhaiter, l'idéal étant que les banques d'affaires soient strictement indépendantes des banques de dépôt et inversement, la paroi entre ces activités n'étant absolument pas étanche actuellement.
C'est la "moralisation" (cause toujours !) prônée par Sarko en pleine crise, ce qui lui valut une éphémère remontée dans les sondages d'opinion, presque aussitôt suivie d'une chute quand le quidam s'aperçut qu'on l'avait grugé.
Le seul mérite de l'initiative-Canto aura donc été de nous rappeler (il en était besoin ?) que tout était redevenu comme avant, que les bonnes intentions affichées par Sarko (qui est plus pote avec les banquiers qu'avec les "bénéficiaires" du RSA, au cas où ça nous aurait échappé) n'étaient que vent opportuniste destiné à éviter que des millions d'individus ne descendent dans la rue, et pas uniquement pour brailler des slogans inefficaces.
L'autrefois "grand footballeur" a raté son "coup" : il sera dorénavant inaudible.
Ce sont évidemment toujours les mêmes qui en pâtiront.

Il y a des gens séduits (de plus en plus nombreux, mais c'est lui qui le dit) par les idées (lesquelles ?) de 
Jean-Luc Mélenchon.
Fort en gueule, remarquable tribun, le sénateur (élu socialiste) pas inerte (y'en a !) et député européen a fait preuve, il faut le reconnaître, d'un sens politique très affûté en s'isolant (pour combien de temps) du PS dont il occupait, avec Hamon et Emmanuelli, l'aile gauche, pour créer le "Parti de gauche", s'unissant, le temps d'une ou deux campagnes au reliquat du PC pour former un "front de gauche".
Aux affaires du temps de Mitterrand, dont il était un fervent supporteur, l'homme a bâti toute sa carrière au PS quand tout allait bien pour le parti issu du congrès d'Epinay.
Las, après la miraculeuse dissolution de 97 qui ramena le PS au pouvoir pour 5 ans (dont le bilan n'est pas honteux, que l'on sache) le parti socialiste est allé de défaite en défaite jusqu'à ce calamiteux congrès de Reims qui sanctionnait la désunion constatée lors de la présidentielle de 2007.
Pas content du tout, Mélenchon les quitta avec armes et bagages pour monter sa petite entreprise à lui.
Je ne le lui reprocherai certes pas : moi qui avais "tracté" comme un dératé parce que je ne voulais pas de Sarkozy (avais-je tort ?), m'étais carapaté avant lui en constatant le bordel.
La différence, c'est que je pense toujours qu'un grand parti de gauche (diversifiée, il est vrai) apte à gouverner est utile à mon pays, et que la multiplication des candidatures est de nature à maintenir la droite au pouvoir (voir les précédents douloureux !) avec tout ce que cela comporte d'inégalités, d'injustice.
L'autre soir, dans cette émission animée par Yves Calvi (sur les banques, tiens !), je fus frappé par l'évidente connivence entre l'ex-PS et Michel Sapin (plus que jamais PS) : je t'appuie sur le bras pour te faire sentir mon accord, je t'appelle Michel en te tutoyant.
On ne se refait pas, et si les "gauchos" tentés par Mélenchon se retrouvent demain en dindons de le farce, c'est leur problème, car j'aimerais que l'on me prouve que le Jean-Luc est plus proche d'un Besancenot que d'une Martine Aubry.
"C'est vous qui voyez" comme le dit mon duo comique préféré estampillé "Matmut"...

Sinon, il paraît qu'il va neiger.


Et à Noël, Paris-Plage ?






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